vendredi 25 mars 2011

L'Abécédaire de Gilles Deleuze - Pierre-André Boutang (1996) [PART 2]

Vernissage le 7 mai 2011 avec Michel Saloff Coste

La prochaine édition de l'Université de la Terre se tiendra les 2 et 3 avril 2011 à l'Unesco sur le thème "Bâtir une nouvelle société".


http://www.universitedelaterre.com/presentation.php



L'Université de la Terre, la rencontre de l'écologie et de l'économie 

Créée à l'initiative de François Lemarchand, Président de la Fondation Nature & Découvertes, l'Université de la Terre a été inaugurée en novembre 2005 à l'Unesco.

Trois éditions s'y sont d'ores et déjà déroulées et ont réuni des milliers de personnes formant un large public, de plus en plus nombreux.

15 000 personnes se sont déplacées et ont « réinventé le progrès » à l'occasion des 16 conférences/débats de la 3ème édition de l'Université de la Terre les 18 et 19 octobre 2008 autour des 50 personnalités qui ont participé à ces rencontres.

L'Université de la Terre est un carrefour de réflexion et de débats, qui propose deux journées de découverte et d'échange ouverte à tous, sur les grands thèmes de société et d'environnement.

Rendez-vous de la connaissance, elle invite des dirigeants d'entreprise, des scientifiques, des économistes, des politiques, des hommes de religion, des sociologues, tous conscients des défis majeurs qui menacent notre planète, à témoigner et à partager leur expertise, leur vision du monde d'aujourd'hui et de demain.

L'Université de la Terre est un forum d'échanges entre les experts conviés et le public qui participe aux discussions. Ensemble, ils cherchent à réconcilier leurs intérêts respectifs au profit du bien-être des hommes et du respect des équilibres écologiques.

La prochaine édition de l'Université de la Terre se tiendra les 2 et 3 avril 2011 à l'Unesco sur le thème "Bâtir une nouvelle société". 

Fwd: la compassion : Une autre lecture des événements au Japon


Objet : la compassion : Une autre lecture des événements au Japon


Chers tous,

Je ne peux me retenir de vous relayer ce témoignage que je viens de recevoir d'une personne qui est au coeur des événements.
 
Loin du catastrophisme et de la peur, il donne une autre vision de ce qui est en train de se dérouler. Est-ce la marque de l'évolution silencieuse de la conscience humaine qui est à l'oeuvre ici ?
Il est dommage qu'il faille traverser de telles épreuves pour accéder à cette sagesse mais tout est certainement nécessaire dans l'univers  pour arriver où nous sommes et où nous irons
 

Belle journée

Bénédicte

 
Nous sommes en train de Re-Naitre à l'Amour :
"Une femme qui enseigne à Sendai depuis quelques années a écrit cette lettre à sa famille. Le Japon : une culture très différente qui répond à la catastrophe par......la compassion :
 Salutations à ma très chère Famille et à mes Amis,
 Premièrement, je voudrais vous remercier pour vos bonnes pensées à mon égard. Je suis vraiment très touchée. Je voudrais également m'excuser de vous adresser un message collectif. Mais il semble être le meilleure moyen de vous envoyer mes nouvelles. Les événements ici à Sendai ont été plutôt surréels. Mais je me sens bénie d'avoir des amis merveilleux ici qui m'aident énormément. Depuis que ma hutte mérite encore plus son nom, je suis hébergée chez une amie. Nous partageons nos vivres comme l'eau, la nourriture et un chauffage d'appoint au kérosène. La nuit nous dormons alignés dans une pièce, nous mangeons à la lumière des bougies, nous nous racontons des histoires. C'est chaleureux, amical et beau. Pendant la journée nous nous aidons les uns les autres à nettoyer ce qui reste de nos maisons. Les uns sont dans leurs voitures, regardant les informations sur l'écran de navigation, les autres font la queue pour avoir de l'eau potable lorsqu'une source devient disponible. Si quelqu'un a de l'eau courante dans sa maison, il le signale à ses voisins par une affiche ; ainsi ceux qui le désirent peuvent venir remplir leurs sceaux et leurs bidons. Chose étonnante ici où je suis, on ne pille pas et il n'y a pas de bousculade dans les queues. On laisse les portes d'entrée ouvertes, parce que c'est moins dangéreux en cas de nouveaux tremblements de terre. Les gens ne cessent de répéter, "Ah, c'était comme ça autrefois lorsque nous nous aidions les uns les autres." La terre continue de trembler. La nuit dernière il y avait des secousses toutes les quinze minutes. Les sirènes sonnent continuellement et les hélicoptères survolent la ville en permanence. Hier soir nous avions de l'eau courante pendant quelques heures, et maintenant nous avons de l'eau durant une demie journée. L'électricité est revenue cet après-midi. Nous sommes toujours privés de gaz. Mais tout ceci est par secteur. Certaines personnes sont dépannées, d'autres pas. Personne n'a pu se laver depuis plusieurs jours. L'hygiène nous manque, mais il y a pourtant des choses plus importantes que cela. J'aime le fait d'être réduit aux essentiels. De vivre complètement au niveau de nos instincts, de l'intuition, de prendre soin des autres, de ce qui est nécessaire pour la survie, pas seulement pour moi, mais pour tous. Étranges univers parallèles apparaissent. Les maisons sont détruites dans certains endroits, et au milieu on trouve une maison avec futons (édredons) ou le linge qui sèche au soleil. On voit des gens qui font la queue pour l'eau et la nourriture, et en même temps on voit d'autres gens qui promènent leur chien. Tout ceci a lieu simultanément.

Il y a des moments inattendus de beauté, comme le surprenant silence pendant la nuit. Il n'y a pas de voitures. Il y a personne dans la rue. Et le ciel la nuit est parsemée d'étoiles. Normalement je peux voir seulement deux étoiles, mais maintenant le ciel entier est rempli d'étoiles. Les montagnes de Sendai sont solides et avec l'aire vivifiante nous pouvons voir leurs silhouettes majestueuses contre le ciel de nuit. Et les Japonais eux-mêmes sont si merveilleux. Chaque jour je retourne à ma hutte pour vérifier l'état des choses, et maintenant d'envoyer cet e-mail depuis que l'électricité est revenue, et je trouve de la nourriture et de l'eau laissées sur le pas de la porte. Je n'ai aucune idée qui les a laissés, mais ils sont là. De vieux messieurs avec des chapeaux verts vont de maison à maison pour voir si tout le monde va bien. Les gens parlent aux étrangers leur demandant s'ils ont besoin d'aide. Je ne vois pas de signes de la peur. La résignation, oui, mais la peur ou la panique, non. On nous a dit qu'il y aura des post-sécousses et même d'autres tremblements de terre importants, et ceci pendant au moins un mois ou plus. Et nous ressentons la terre continué à trembler, de roulements, de secousses et de bourdonnements. Je me sens bénie d'habiter une partie de Sendai qui est en surélévation, un peu plus solide que d'autres parties de la région. Jusqu'à maintenant ce quartier est relativement épargné. La nuit dernière l'époux d'une amie est revenue de la campagne, nous apportant de
 l'eau et de la nourriture. Une bénédiction de plus.

Il me semble en ce moment que je prends conscience à travers l'expérience directe qu'il y a, en effet, une gigantesque étape Cosmique évolutionnaire qui a lieu sur la terre entière en ce moment même. D'une manière pas tout à fait claire, à fur et à mesure que j'expérimente les évenements qui ont lieu au Japon maintenant, je peux ressentir mon coeur s'ouvrir très grand. Mon frère m'a demandé si j'avais l'impression d'être toute petite en raison de tout ce qui se passe ici. Non, je n'ai pas cette impression. Au contraire, j'ai l'impression de faire partie de quelque chose qui est beaucoup plus grand que moi. Cette vague de naissance (mondiale) est difficile, et en même temps magnifique.

Merci encore pour votre tendresse et votre amour.
 

Je vous aime tous aussi.

Anne"

YouTube - Severn Suzuki's speech at the University of British Columbia part 2


http://www.youtube.com/watch?v=aBs--W-EY_8&feature=related



Bien cordialement,

Michel SALOFF-COSTE




Sortir ou pas du nucléaire...


Objet : - Sortir ou pas du nucléaire...


 

Energie, notre pays peut-il se passer du nucléaire ?
Enerzine (http://www.enerzine.com/712/energie-notre-pays-peut-il-se-passer-du-nucleaire/participatif.html) le 20/03/2011

Par René Tregouët

Depuis le terrible tremblement de terre qui a frappé le Japon le 11 mars et l'accident nucléaire d'une gravité sans précédent depuis Tchernobyl qui a eu lieu dans la centrale de Fukushima et n'est toujours pas cisconscrit au moment où j'écris ces lignes, la question de l'avenir de l'énergie nucléaire s'est brusquement imposée au niveau planétaire dans le débat politique et social.

Au niveau européen, la Commission a réagi très rapidement et a décidé que les 153 réacteurs que compte l'Union européenne seront bientôt soumis à des tests de résistance. Sur la base d'une participation "volontaire, pas obligatoire", les risques "d'inondations, de tsunamis, d'attaques terroristes, de tremblements de terre, de coupures d'électricité" seront évalués sur la base de critères communs. Ces tests seront réalisés "par des experts indépendants dans le courant de l'année". Si les Etats l'acceptent, ces tests de résistance non contraignants pourraient être suivis de vérifications des "normes de sûreté en vigueur, afin de 'voir si nous avons tous les mêmes normes dans l'Union européenne'", a précisé la Commission qui souhaite clairement aller vers des normes européennes de sécurité beaucoup plus strictes dans le domaine du nucléaire.

En Allemagne, Angela Merkel, dans une ambiance préélectorale, il faut bien le reconnaitre, a annoncé le 15 mars que les sept centrales atomiques entrées en service en Allemagne avant 1980 seront fermées, peut-être définitivement. La chancelière a précisé que l'ensemble des réacteurs allemands subiraient des vérifications et que toutes les questions soulevées par la sécurité des centrales devraient avoir été examinées au plus tard le 15 juin. Berlin a également décidé un moratoire de trois mois qui suspend l'accord conclu l'an dernier prolongeant la durée de vie des centrales atomiques allemandes.

En Suisse, la situation japonaise a ravivé le vieux débat entre pro et anti-nucléaires et il n'est pas exclu que la Confédération renonce au nucléaire.

Nos voisins italiens, après avoir décidé en 1987 par referendum de renoncer à la construction de centrales nucléaires, vont être appelés le 12 juin 2011 à se prononcer, par référendum, sur un programme nucléaire visant à la construction de quatre réacteurs de type ERP et il est très probable qu'en dépit de sa forte dépendance énergétique, l'Italie confirme son rejet du nucléaire.

En France, le gouvernement a déclaré que notre pays ne renoncera pas à l'énergie nucléaire mais le Premier Ministre a accepté la demande d'audit du parc nucléaire français et a annoncé un contrôle des mesures de sécurité de toutes ses centrales.

Il ne fait nul doute que l'extrême gravité de cette catastrophe nucléaire qui survient dans un des pays, le Japon, les plus technologiquement avancés, a profondément et durablement fait basculer les opinions publiques contre l'utilisation de l'énergie nucléaire.

Même l'argument, pourtant puissant, mettant en avant le très faible bilan carbone du nucléaire et la nécessité de recourir au nucléaire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre tout en répondant à la soif énergétique mondiale grandissante ne suffit plus à justifier l'utilisation de cette énergie dont les risques intrinsèques d'utilisation (stockage des déchets radioactifs à très longue vie, possibilité de détournement à des fins militaires et pertes de contrôle liées à des catastrophes naturelles ou des erreurs humaines) sont à présent perçues comme inacceptables.

Au niveau mondial, il est toujours bon de le rappeler, l'énergie nucléaire (457 réacteurs représentant 370 000 MW de puissance installée) en 2011 ne représente que 7% de l'énergie primaire et 17 % de l'électricité produite. En proportion, cette production d'électricité nucléaire mondiale est d'ailleurs en légère baisse depuis 4 ans. (Voir De moins en moins d'électricité nucleaire dans le monde). Ce n'est pas négligeable mais le gel du nucléaire mondial puis son démantèlement progressif ne représente pas un défi insurmontable pour la planète.

En France, la situation est toute différente. Avec 62 600 MW de puissance nucléaire installée, la France représente à elle seule 17 % de la puissance nucléaire mondiale. Le parc nucléaire français, le deuxième au monde, compte 58 réacteurs répartis sur 19 sites. Avec 408 TWh, la production d'électricité nucléaire représente 74% de la production totale d'électricité française et 80 % de notre consommation brute d'électricité.

En 2010, la consommation totale s'est établie à 488,1 térawattheures (TWh) l'an dernier en données corrigées des aléas climatiques, contre 478,1 TWh publié en 2009 a indiqué RTE, la filiale d'EDF chargée du réseau de transport d'électricité à haute et très haute tension. En données corrigées, la consommation des ménages a augmenté d'environ 1,5% en 2010 contre 2% en 2009 et celle des grands industriels, directement raccordés au réseau, a augmenté de 3,7%. En valeur brute, la consommation totale d'électricité a totalisé 513,3 TWh en 2010, ce qui représente une hausse de 5,5% par rapport à 2009, a encore précisé RTE.

La production française d'électricité a de son côté augmenté de 6% en 2010 par rapport à l'année précédente à 550,3 TWh. Le parc de production électrique est en hausse de 3.100 MW, avec notamment le raccordement au réseau de centrales au gaz. La production nucléaire a augmenté de 4,6% en 2010 à 407,9 TWh. En 2009, la production nucléaire avait atteint son plus bas niveau depuis 1999, en raison de grèves et d'opérations de maintenance non planifiées.

La production des centrales hydroélectriques a pour sa part augmenté de 9,9% pour s'établir à 68 TWh, ce qui représente 12,4% de la production française. L'éolien voit sa production croître de 22,2% mais sa part dans le mix énergétique représente cependant moins de 2%. Les centrales thermiques, qui permettent d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande, ont augmenté leur production de 8,3% à 59,4 TWh.

En supposant, par souci de simplification des calculs, que notre consommation électrique reste identique et que la part de l'électricité thermique et hydraulique reste constante, pourrions-nous remplacer notre production électrique nucléaire actuelle par des sources d'énergies renouvelables ?

Imaginons que, d'ici 2030, on veuille remplacer notre électricité nucléaire pour moitié par de l'énergie solaire et pour moitié par de l'éolien (un quart avec de l'éolien terrestre et trois quart avec de l'éolien marin).

Un rapide calcul nous montre qu'il faudrait, en se basant sur les rendements moyens actuels de production de ces énergies, installer au moins 2000 km2 de panneaux solaires (100 km2 par an pendant 20 ans), plus de 3 400 éoliennes terrestres géantes (170 par an) et 8 400 éoliennes marines (420 par an).

En matière d'énergie solaire : pour produire 204 TWH il faudrait environ 2000 km2 de panneaux photovoltaïques (1 km2 de panneaux photovoltaïques pour produire en moyenne 1 TWh par an). Au coût actuel, pour les grandes installations, il faut compter environ 1,5 milliards d'euros pour 1 km2 de panneaux solaires photovoltaïques, une telle surface photovoltaïque représenterait à elle seule environ 3000 milliards d'euros d'investissement. Mais on peut imaginer le recours massif à des centrales solaires thermodynamiques moins coûteuses que les centrales photovoltaïques. Selon les technologies utilisées l'investissement irait, dans ce cas, de 33 à 66 milliards d'euros pour une production électrique comparable.

En matière d'éolien terrestre, pour produire 51 TWh et en tenant compte du parc installé qui produit déjà 10 TWh, il faudrait installer 3 417 éoliennes terrestres de 5 MW (12 millions de kWh par an et par machine) soit une puissance installée de 17 000 MW (investissement: 8,5 milliards d'euros), un objectif comparable à celui du Grenelle pour 2020 (19 000 MW).

Enfin, en matière d'éolien marin, pour produire 153 TWH, il faudrait 8 492 éoliennes marines de 5 MW (18 millions de kWh par an et par machine), soit une puissance installée de 42 500 MW (investissement 21,5 milliards d'euros), un objectif 7 fois supérieur à celui du Grenelle pour 2020 (6000 MW).

A ces sommes, il faudrait encore ajouter la construction probable d'une quinzaine de centrales thermiques supplémentaire de 400 MW (soit un investissement d'environ 3,8 milliards d'euros), pour pallier dans tous les cas de figure aux inévitables fluctuations de la production d'électricité solaire et éolienne (ces énergies étant par nature diffuses, intermittentes et irrégulières), l'adaptation complète de notre réseau ( environ 3 milliards d'euros) et sa transformation "en grille" avec des compteurs intelligents et des moyens massifs de stockage de l'électricité (air comprimé, hydrogène, gaz, sels fondus). Il faut enfin ajouter le coût, sans doute plus important que prévu, du démantèlement de nos centrales nucléaires, de l'ordre de 26 milliards d'euros (450 millions d'euros par réacteur selon les dernières estimations).

Même dans l'hypothèse où nous parviendrions à stabiliser notre consommation globale d'énergie au niveau actuel, ce qui serait déjà très difficile, une telle transition énergétique serait donc longue, très coûteuse et très complexe à mettre en œuvre : un ordre de grandeur d'au moins 100 milliards d'euros semble réaliste, ce qui représente plus de deux fois notre facture énergétique pour 2010 (46 milliards d'euros). Cet effort considérable, étalé dans le temps, n'est toutefois pas hors de portée d'un pays développé comme la France qui possède en outre une configuration géoclimatique favorable à la fois au développement massif de l'éolien marin et du solaire.

S'agissant du nombre de victimes imputables au nucléaire et sans entrer dans des calculs et polémiques macabres, il faut tout de même rappeler quelques ordres de grandeur dérangeants pour resituer le débat. Au niveau mondial, même si l'on retient les hypothèses "hautes" sur les décès liés à la catastrophe de Tchernobyl (60 000 morts), l'énergie nucléaire civile est responsable depuis 60 ans de moins de 100 000 morts.

A titre de comparaison, les accidents de la route tuent 1,2 million de personnes dans le monde chaque année; le tabac est responsable de plus de cinq millions de morts par dans le monde selon l'OMS et la pollution de l'air très largement provoquée par l'utilisation des énergies fossiles dans l'industrie et les transports tue au moins treize millions de morts chaque année selon une étude de l'OMS rendue publique fin juin 2007.

Faut-il rappeler qu'en Chine, la pollution de l'air provoqué par l'utilisation massive du charbon tue au moins 750 000 personnes par an selon l'OMS (chiffres non démentis par le gouvernement chinois), soit plus de 10 fois chaque année que le nombre de décès à Tchernobyl!

L'arbre du nucléaire existe mais malheureusement, il cache l'immense forêt de la catastrophe sanitaire et environnementale permanente liée à l'utilisation massive des énergies fossiles dans le monde.

Il faut donc bien comprendre que faire le choix de société de renoncer au nucléaire, même sur 20 ou 30 ans, aura des conséquences majeures sur le plan économique et social et suppose dans notre pays une mutation complète de nos modes de production et de consommation et plus largement de nos modes de vie. Notre pays est-il prêt, pour se passer du nucléaire, à un tel choix de société et à un tel effort dans la durée ? C'est là, toute la question.

C'est pourquoi, sur une question aussi essentielle mais aussi complexe, il me semble nécessaire, avant toute décision politique définitive, de prendre le temps de la réflexion et d'engager un vrai et large débat démocratique afin que nos concitoyens prennent bien conscience de tous les enjeux et des conséquences de leur choix pour les générations futures, tant sur le plan individuel que collectif.

Le député-maire PS de Cherbourg défend l'énergie nucléaire
Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2011/03/19/01006-20110319ARTFIG00600-le-depute-maire-ps-de-cherbourg-defend-l-energie-nucleaire.php) - 21/03/2011

Par Pierre Fliecx     

Bernard Cazeneuve, dont la ville est située entre la centrale de Flamanville et l'usine de retraitement de la Hague, constate les progrès réalisés ces dernières années en matière de sécurité.

Membre du groupe Energie à l'Assemblée nationale, le députéPS Bernard Cazeneuve est sans doute le maire de France le plus concerné par le nucléaire: «Dans un rayon de moins de 30kilomètres se trouvent les réacteurs de la centrale de Flamanville, l'usine de retraitement de la Hague et un centre de stockage. En attendant l'EPR en construction...» Et sans oublier, au cœur même de la ville, les sous-marins nucléaires d'attaque. C'est dire si la sécurité demeure une priorité chez ce partisan du nucléaire, acteur économique non négligeable dans le bassin d'emploi du Nord-Cotentin. «Mon positionnement a toujours été l'acceptation du fait nucléaire, non pas dans l'inconditionnalité, mais en responsabilité, avec une exigence de transparence et une culture de la sécurité. Dès1981, une commission était mise en place pour vérifier et contrôler l'activité de l'usine de la Hague. Mais surtout, il y a l'ensemble des dispositifs mis sur pied par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).»

Depuis l'instauration des plans particuliers d'intervention (PPI), les installations du Nord-Cotentin ont été concernés par sept exercices de niveau national entre1997 et2008. «Chaque exercice a un objectif particulier en matière de sécurité ou d'accompagnement des populations en cas d'incident. Et chacun fait l'objet d'évaluation par l'ASN, qui préconise ensuite les améliorations à apporter.» Si Bernard Cazeneuve ne partage pas le refus du nucléaire des écologistes, il reconnaît le rôle de garde-fou qu'ils ont joué: «Il y a eu, à une époque, une culture de l'opacité autour du nucléaire. La mobilisation du milieu écologiste et associatif en faveur de la transparence a fait bouger les choses. Je pense notamment à l'ACRO (Association pour le contrôle de la radio- activité de l'Ouest), une association d'écologistes qui a réalisé un travail scientifique remarquable.»

Pour Bernard Cazeneuve, bien conscient que le risque zéro n'existe pas, l'indépendance de l'ASN et de l'IRSN par rapport aux exploitants du nucléaire renforce les garanties de sécurité: «Au cours des dernières années, on a vu comment l'ASN est intervenue sur le chantier de construction de l'EPR et a mis à plusieurs reprises l'exploitant en difficulté, l'obligeant à revoir sa copie. Ce qui n'empêche pas qu'un débat doit aujourd'hui être engagé. On ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé.»

La France doit-elle sortir du nucléaire ?
Le Monde.fr (http://www.lemonde.fr/idees/ensemble/2011/03/18/la-france-doit-elle-sortir-du-nucleaire_1494874_3232.html) - 21/3/2011

Depuis la catastrophe de Fukushima, élus et associations environnementales se mobilisent pour ouvrir un débat sur la place de l'énergie atomique, qui fournit 76 % de l'électricité dans notre pays. Illusion ou juste cause ? Pour Jacques Percebois, le nucléaire est une énergie indispensable qui pourrait, cependant, être plus fiable. Il faut renforcer la sécurité. La sûreté des installations nucléaires, c'est l'obsession d'EDF affirme son PDG Henri Proglio, autant que la garantie de leur efficacité et de leur modernité pour répondre à la demande énergétique qui va doubler d'ici 2050. N'est-il pas temps, proposent Jean-Pierre Mignard, Raphaël Romi, Sébastien Mabile et Michel Mabile, de créer un conseil de sûreté et de sécurité nucléaire mondial sous l'égide des grandes agences internationales ? Commençons par trouver un équilibre entre le nucléaire et les énergies renouvelables, estiment Stéphane Cossé, Christophe Droguère, Yann Wehrling. Arrêtons ce mode de croissance, tranche Agnès Sinaï : il faut sortir d'urgence de cette soif terrifiante d'énergie. D'autant que, risques sismique ou terroristes, la France n'est pas à l'abri du danger, rappelle Michèle Rivasi. Le temps est donc venu de sortir de la religion de l'atome, conclut François Géal.
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