lundi 7 novembre 2011

Tous malades pour les labos - Le Point


07 novembre 2011 | Mise à jour 17h02 Le Point

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Tous malades pour les labos

Le Point.fr - Publié le 07/11/2011 à 12:32

Un documentaire mardi sur Arte montre que l'industrie pharmaceutique, faute d'inventer de nouveaux médicaments, invente... des maladies.

Tous malades pour les labos

Les laboratoires pharmaceutiques "décident" des maladies qui vont nous atteindre dans les années à venir... © Jaubert / Sipa

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Maladies à vendre est un documentaire édifiant à regarder absolument demain mardi à 21 h 40 sur Arte pour devenir des "acteurs de santé" responsables, informés des manipulations possibles. Du cholestérol trop élevé à la dysfonction érectile en passant par la dépression et le trouble bipolaire, ce document démontre les stratégies mises en oeuvre, avec la complicité plus ou moins passive des experts médicaux et des autorités de santé, pour nous transformer en consommateurs de médicaments. Mikkel Borch-Jacobsen (philosophe et historien de la psychiatrie, professeur à l'université de Washington) et Anne Georget y interrogent de nombreux experts.

"La promotion de maladie, appelée condition branding par les spécialistes, est en passe de changer la médecine moderne en une vaste entreprise de marketing où la science est mise au service de l'industrie, et non plus des patients", dénoncent-ils. Exemple avec le Prozac, ce traitement de la dépression. Alors qu'on arrive en bout de brevet, il faut lui trouver une nouvelle indication. Une idée fuse : le syndrome dysphorique prémenstruel ! Un mot grec pour décrire un phénomène connu depuis toujours chez les femmes : un peu de tension, d'irritation, voire d'angoisse avant les règles.

"Diaboliquement malin" (professeur Philippe Even)

Le professeur Philippe Even, ancien doyen de la faculté Necker et coauteur avec le professeur Bernard Debré d'un récent rapport sur les médicaments, raconte : "Cent articles sont publiés sur le sujet pendant un an dans trente journaux. Des visiteurs médicaux vont distribuer des extraits pour apprendre aux médecins ce syndrome qu'ils ne connaissaient pas. Puis apparaît la solution : la nouvelle molécule... C'est la même que le Prozac, exactement, sauf la couleur. Qu'on va vendre quatre fois plus cher. C'est bien normal, puisqu'on ne se traite que pendant cinq jours par mois. Il faut rentrer dans ses frais. Voilà ! C'est renversant et diaboliquement malin."

Autre exemple, développé par le docteur Bruno Toussaint, le directeur de la rédaction de la revue Prescrire. Il concerne cette fois non plus la création d'une nouvelle maladie, mais l'élargissement du marché des médicaments destinés à traiter l'hypertension artérielle. Car plus on abaisse le seuil choisi pour parler de maladie, plus le nombre de "clients" augmente. En pratique, si 1 000 adultes qui ont une hypertension (une tension supérieure à 16/9) prennent bien leur traitement, 10 à 20 auront évité un accident cardio-vasculaire au bout de 4 à 5 ans. "Pour ces personnes-là, c'est très bien", affirme Bruno Toussaint. "Mais, la grande majorité des personnes auront pris le médicament, sans bénéfice pour leur santé. Bénéfice pour la firme, oui. Et si on baisse encore le seuil de l'hypertension, on va traiter encore plus de gens qui auront encore moins de bénéfices. Par contre, on va augmenter le nombre de gens exposés aux effets indésirables des médicaments."

Statines pour tous

Même chose pour le taux de cholestérol. Que celui-ci augmente avec l'âge est normal. "En poussant les choses à l'extrême, l'industrie pharmaceutique a réussi à nous convaincre que le taux de cholestérol des gens de 25 ans doit être la norme pour tous", regrette le docteur David Healy, historien de la psychopharmacologie et professeur à l'université de Cardiff. "Mais, en prenant ce taux pour référence, on constate que 95 % des Français et des Allemands, par exemple, sont techniquement malades. Du point de vue de l'industrie, c'est merveilleux, c'est un marché phénoménal." D'ailleurs, les experts dénoncent la "mafia du cholestérol", qui conduit les médecins à prescrire des traitements (statines) à des personnes qui devraient juste bouger plus et manger moins...

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16 Commentaires

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jean louis le 07/11/2011 à 16:32

Le soucis

C'est pas tant que certains profitent crapuleusement de la bêtise de leurs concitoyens... Mais bien que les citoyens en question soient d'années en années toujours de plus en plus idiots... Donc forcément, dans un sens on attend tout du progrès et du futur, de l'autre tout est sapé par une structure sociale qui ne vit plus que sur l'échec, la peur, la mort. En gros nous faisons intégralement partie d'une civilisation qui s'autodétruit en fabriquant la scie qui lui permettra de couper la branche sur laquelle plus rien ne pousse, elle même sur un arbre qu'il s'en contre-fiche, lol.

RED CLOUD le 07/11/2011 à 16:27

Principe de précaution ou dictature de la thérapeutique

Se supporter, être anxieux insomniaque irritable ou abuser des béquilles chimiques comme la "soma" du meilleur des mondes d'A. Huxley, on y va tout droit, si l'on y est déjà.

Papy83 le 07/11/2011 à 16:01

Et la recherche sur le médicament...

Qui la finance... ? L'industrie pharmaceutique... ! Alors heureusement qu'elle fait encore des bénéfices... Car certaines maladies sont très bien soignées avec de très bons médicaments... Point trop n'en faut... !

pemmore le 07/11/2011 à 15:51

Parfois ça fait peur,

Tous ces gamins soignés au ritanil alors que ce sont les parents qui ont été pareils au même age, mais ont oublié, on demande à la chimie de résoudre ce qui n'est que de l'hérédité, "bon chien chasse de race". La sécurité sociale paye et payera les effets secondaires par la suite.

senior le 07/11/2011 à 15:46

A quoi sert le ministère de la santé ?

A lire ce document, malheureusement exact et vérifié, on se demande à quoi sert le ministère de la santé et l'AFSSAPS censée vérifier la mise sur le marché des nouveaux médicaments.
Est-ce que l'on doit comprendre que la corruption par les laboratoires pharmaceutiques s'exerce jusque dans les ministères et au plus haut niveau de responsabilité ?
Pourquoi tant de médicaments ?
Pourquoi le prix d'un nouveau médicament est il fixé par l'AFSSAPS ?
Pourquoi ne pas autoriser les pharmaciens à discuter le prix des médicaments, ce qui se fait dans différentes nations ?
Pourquoi accepte-t-on un nouveau médicament qui n'a de nouveau que le nom ou qui n'apporte rien de plus que l'existant ?
Que vous le vouliez ou non, on s'interroge sur votre probité messieurs les ministres et hauts responsables de la santé publique.

Morgane le 07/11/2011 à 15:37

Le véritable cancer de ce siècle... Le lobby pharma.

La chose semble tellement logique et évidente que, finalement, elle en devient invisible à cette majorité que nous sommes, soigneusement lobotomisée à coups de campagnes ministérielles et de désinformation brillamment construite par ce lobby [... ]
Comment penser sérieusement que l'objectif des laboratoires est de "soigner" une maladie... Autant attendre d'un producteur de lait qu'il tue ses vaches avant la traite. L'objectif d'un laboratoire est, en toute logique, de produire du bénéfice à destination de ses actionnaires. Qui dit "bénéfice", dit "vente", dit "clients", dit "marketing", dit "commerce", dit "rentabilité", dit "croissance" (... ) et bien entendu, ne dit pas "invendus", "pertes sur investissements" (... ).
L'objectif des laboratoires n'est pas de sauver le monde des terribles maladies qui le menacent. Quel commerçant tuerait ses clients... Pour le lobby pharma, "tuer sa clientèle" serait de la guérir. Comme beaucoup de commerçants, c'est bien évidemment la "clientèle fidélisée" qu'il miroite : des populations sous traitement permanent, pas des populations durablement soignées... Evident, non ? Mais tellement évident que ce lobby a dû élaborer une stratégie pour s'assurer une certaine pérennité. "Notre tâche est difficile, complexe... Trouver des remèdes est une quête insatiable, mais toujours incertaine, car malgré tous nos efforts pour sauver le monde... Rien ne nous garantit d'y arriver un jour... Mais croyez-nous sur parole ! Nous y mettons toute notre énergie, notre détermination, toute notre science ! "
Mensonge. Manipulation. Désinformation. Car dans ce cas, pourquoi persister à se baser sur des résultats obtenus via l'expérimentation animale, dès lors qu'ils savent (tout bon scientifique le sait !) qu'il est scientifiquement impossible de transposer les effets d'une molécule, quelle qu'elle soit, d'une espèce à une autre... Quelle que soit cette espèce.
Mais oui, pourquoi ? Parce que la loi vous y oblige ? Mais qui a fait ces lois... Parce que les institutions vous y obligent ? Mais qui écoutent-elles, ces institutions...
Alors, peut-être est-ce parce que, du fait que l'expérimentation animale vous donne un excellent alibi à ce confortable "Oups, on a pas cherché au bon endroit. Désolé, ça marchait sur la souris, le chien, le singe. C'est bizarre que notre médoc tue les cardiaques, qu'il pousse des gens à se suicider... On vous jure, monsieur le juge, sur les animaux, c'était une réussite ! Nos souris transgéniques couraient le marathon en cage, nos chiens n'ont jamais tenté de se pendre dans leur cellule". Hé oui, la vivisection est un bel alibi devant les tribunaux, n'est-ce pas ? Puisque face aux victimes des médicaments, il est toujours utile de pouvoir affirmer que "Non, la vivisection ne nous permet pas de prévoir les effets d'une molécule sur l'Homme, bien sûr que non ! On le fait juste parce qu'on a pas le choix, la loi l'exige ! "
Quand on ne veut pas arriver, faire semblant d'avoir une entorse, ça peut marcher...

Gerald le 07/11/2011 à 15:32

Le fric plutôt que l'éthique

Le marketing et ses dérives ont envahi le secteur de la santé : "nouvelles" maladies, avec nouveaux "médicaments".
Éthique zéro, donc, mais faut-il s'en étonner de la part d'industriels cupides et de chercheurs carriéristes qui n'ont aucun scrupule à sacrifier 3 millions d'animaux par an pour aboutir aux résultats qu'on connait : la recherche "classique" est en panne de traitements pour des maladies existantes (cancer, Parkinson, Alzheimer... ) malgré les milliards dont elle bénéficie (argent public et privé, dons généreux d'un public qu'on culpabilise... )
Quoi d'étonnant quand on s'entête à utiliser des animaux qui ne sont définitivement pas les modèles des humains, alors que des méthodes de substitution fiables précises (et sans utiliser animaux) existent.

capucine le 07/11/2011 à 15:20

Stop à la dictature des labos

J'ai 60 ans suite à une mauvaise chute je me retrouve aux urgences, les médecins ont été sidérés qu'à mon âge je ne prenne aucun médicament au long court, j'ai une bonne hygiène de vie c'est tout et je refuse de dictature des médecins.

papy83 le 07/11/2011 à 14:58

A berkay74...

Non le trou de la SS c'est pour 53 % le financement des hôpitaux. Le médicament, comme les honoraires des médecins c'est environ 12 %. Pour votre info. !

Bob le 07/11/2011 à 14:31

L'industrie pharmaceutique...

... A élevé l'escroquerie au rang de fascisme économique. Rappelez-vous les vaccins pour la grippe A... Une grande arnaque à l'échelle mondiale ! Cela fait longtemps que ces industriels ont oublié le sens du mot "éthique". Ils n'ont guère plus d'honneur que des marchands d'armes. Hasta la victoria siempre !

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