dimanche 12 juin 2011

Fwd: Hulot : «Une sortie du nucléaire ne peut pas se faire en claquant des doigts». Le Parisien - SFEN VdL - Infos





Hulot : «Une sortie du nucléaire ne peut pas se faire en claquant des doigts».


| Publié le 10.06.2011  

Siège de notre journal, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), mercredi. Selon Nicolas Hulot, « la fiscalité devrait porter davantage sur les impacts environnementaux et la pollution ». 
Comme il y a une semaine, est arrivé à scooter au siège de notre journal. Toutefois, le deux-roues du candidat à la primaire écologiste est électrique, évidemment. Le bras dans le plâtre après un accident de vélo et avec une barbe de deux jours, Hulot, 56 ans, a dialogué avec huit de nos lecteurs.

« Je m'appelle Nicolas et je suis stagiaire en politique », a-t-il plaisanté en se présentant.

L'ancien animateur s'est lancé dans sa campagne il y a un mois et demi, bien après sa concurrente Eva Joly. « Ce n'est pas gagné, reconnaît-il, mais ce n'est pas perdu non plus. » En effet, les sympathisants écolos, qui peuvent s'inscrire jusqu'à aujourd'hui (Primairedelecologie.fr), voteront à partir de mercredi.

Voici les réponses qu'il a faites à nos lecteurs en matière d'environnement. 

KIM LE. Après l'accident nucléaire de Fukushima, pensez-vous qu'il faille, comme en Allemagne, stopper par prudence les 58 réacteurs français d'ici 2022?
NICOLAS HULOT.
Non, pas dans ce délai-là bien sûr, car nous avons en France beaucoup plus de centrales qu'en Allemagne, ce qui fait que la sortie du nucléaire sera plus longue. On peut estimer que ça se fera à l'échelle d'une génération. Il y a quinze jours, le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a d'ailleurs confirmé ce que disent les écologistes : l'humanité pourra s'approvisionner d'ici 2050 à 80% en énergies renouvelables. La première chose à faire est de baisser notre consommation et notre production d'électricité. La deuxième, de développer à l'échelle industrielle les énergies renouvelables. On pourra alors réduire le nombre de centrales en commençant par les plus anciennes et les plus dangereuses.

MARINA KASTRINOS. Les réacteurs nucléaires sont-ils vraiment fiables en France?
J'ai fait partie de ceux qui étaient plus nuancés que les antinucléaires primaires et que les pronucléaires. Les ingénieurs me disaient de bonne foi que le risque était marginal. Ce mythe-là est tombé avec Fukushima. Dans ces conditions, je dis : « On arrête. » Mais une sortie du nucléaire ne peut pas se faire en claquant des doigts, d'autant que le coût de démantèlement des centrales n'a même pas été provisionné.

GÉRARD VILLETTE. J'ai l'impression que le nucléaire est là pour des décennies et qu'on ne l'abandonnera pas…
C'est votre point de vue, mais ce n'est plus le mien. Un certain nombre d'experts, qui ne sont pas des écologistes illuminés, ont préparé un scénario de sortie du nucléaire. J'y crois à l'échelle de vingt ou vingt-cinq ans. Au-delà d'être chancelière, est physicienne et, si elle a pris cet engagement-là en Allemagne, c'est qu'elle l'a bien évalué. Le problème en France, c'est qu'on est un peu prisonniers de nos certitudes.

MARIE GREGOND. Qu'imposerez-vous aux usines ultrapollueuses?
C'est aux politiques de durcir les normes. Il faut surtout revoir la fiscalité, qui porte aujourd'hui à 80% sur le travail. La fiscalité devrait porter davantage sur les impacts environnementaux et la pollution.




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