samedi 28 mai 2011

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« Décarboner » pour se sauver
26/05/2011 - Les Echos (
http://lecercle.lesechos.fr/node/35396)

Proche de Nicolas Hulot, l'ingénieur Jean-Marc Jancovici propose de faire de la décarbonisation de l'économie un « projet de société ». Et vite... Chronique de son livre "Changer le monde, tout un programme" (Calmann Lévy, 18 €).

Jean-Marc Jancovici n'a jamais été tendre avec les écologistes classiques. A l'heure où Nicolas Hulot (avec qui il travaille depuis plusieurs années, notamment en tant que membre du comité de veille écologique de la Fondation Hulot) ferraille dans les primaires d'Europe Ecologie-Les Verts, JMJ a rédigé son programme idéal pour un futur président. Et, comme toujours, cet adepte de la non-langue de bois ne mâche aucun mot.

Polytechnicien et ingénieur des télécoms, spécialiste des questions d'énergie et de climat, dialecticien et débatteur redoutable, il a une obsession : il faut « décarboner » nos sociétés pour les sauver. Parce que le carbone influe négativement sur le climat des prochaines décennies et parce qu'il faut se préparer au déclin inéluctable des énergies fossiles.

« La dépendance aux énergies fossiles est à terme une dépendance mortelle pour la démocratie, écrit-il. Il serait temps de s'en préoccuper un peu plus sérieusement. » Depuis longtemps, Jancovici a compris l'impact des mots et l'efficacité de la vulgarisation. Son « programme » se veut donc précis et pédagogique - même si plusieurs lectures de certains développements sont parfois nécessaires au non-ingénieur pour en capter tout le sens...

Parce que nous faisons face à une contrainte aval (préserver un climat stable) et une contrainte amont (se défaire de la dépendance aux énergies fossiles), Jancovici propose des politiques extrêmement volontaristes. C'est simple : « Pour franchir le mur du carbone, il faut avant tout réduire la demande d'énergie », donc inventer de nouvelles façons d'habiter (le bâtiment consomme 45 % de l'énergie finale en France) et de nous déplacer. Et changer d'énergies...
« Les » nucléaires en option

En ce domaine, selon lui, le seul choix est d'opter pour « les » nucléaires et le renouvelable. En bon provocateur, il affirme que ce qui vient de se passer au Japon « est paradoxalement plutôt une bonne nouvelle pour le nucléaire ». Face aux dégâts gigantesques, en effet, « les conséquences pour la population de la destruction de quelques réacteurs seront marginales dans l'ensemble ». Des positions qui font évidemment hurler les écologistes (et que Nicolas Hulot se garde bien de reprendre à son compte ces temps-ci). Mais le postulat de JMJ est que le nucléaire ne doit pas être plus dangereux qu'une autre installation industrielle majeure placée dans les mêmes conditions. Et il recommande d'accélérer la recherche sur les centrales nucléaires de quatrième génération, censées être plus sûres.

« Tout un programme » ne plaira pas à tout le monde, c'est une évidence. Peu importe : pour Jancovici, « la décarbonisation de l'économie est une affaire d'une telle ampleur qu'elle mérite mille fois le titre de "projet de société" » et il faut s'y attaquer vite. Cet autoproclamé « comptable du carbone » s'est fixé une mission : réconcilier l'environnement et l'économie. « La défense de l'environnement, lance-t-il, doit devenir une préoccupation primordiale de nos sociétés ; et donc de notre économie, non parce qu'il est immoral de le dégrader, mais parce que c'est le patrimoine sur lequel nous fondons notre survie et notre prospérité. »

L'e
xtrait « Bien gérer la sortie de scène du "père Fossile" ne va pas être une mince affaire. [...] Nous n'avons toujours pas pris le bon virage et fonçons avec détermination vers une impasse. Combien de temps allons-nous encore hésiter ? »

FRANÇOIS BOURBOULON

Les Echos

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