mardi 22 mars 2011

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Objet : Panache radioactif de Fukushima : quels dangers ? - Infos - sciences.blogs.liberation.fr -



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Panache radioactif de Fukushima : quels dangers ?

Danger_radioactivite  La radioactivité émise par l'accident en cours à la centrale nucléaire de Fukushima Daichi soulève de fortes et légitimes inquiétudes. Quelques réponses aux questions que l'on se pose.

De quelle quantité de radioactivité  parle-t-on ?

Les mesures connues et les modélisations de l'accident conduisent à une «estimation maximale d'environ 10% [de la radioactivité] de Tchernobyl… mais cela pourrait être 1%», explique Thierry Charles, de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), Cette radioactivité, surtout émise pour la majeure partie entre le 13 et le 16 mars, résulte des relâchages volontaires de vapeur d'eau contaminée pour diminuer la pression dans les enceintes des réacteurs. En termes sanitaires, la comparaison avec Tchernobyl est moins directe : l'essentiel de cette radioactivité s'est dispersée et diluée au-dessus du Pacifique inhabité.

Quels dangers pour le personnel  de la centrale de Fukushima Daichi ?

L'environnement radiologique a pu atteindre des valeurs extrêmes. L'exploitant de la centrale, Tepco, a annoncé le chiffre de 400 millisieverts par heure (mS/h) auprès du réacteur numéro 3. Au-dessus des piscines, c'était certainement davantage mais en rayonnement gamma qui partait vers le ciel et dont une petite partie, par "effet de ciel" repartait vers le bas. Des débits susceptibles de provoquer un syndrome aigu d'irradiation, qui a provoqué la mort rapide des pompiers de Tchernobyl. Selon les informations japonaises – impossible à vérifier – le personnel et les pompiers de Fukushima ont évité ce risque. «Ils utilisent des dosimètres électroniques qui mesurent en temps réel la dose reçue et dont on peut régler l'alarme sur un niveau choisi», dit Patrick Gourmelon, médecin à l'IRSN.

Ce dispositif permet d'éviter les zones les plus dangereuses et de répartir les ­travaux à accomplir en fonction des dosimétries individuelles. Tepco, qui avait déjà opéré à une ­évacuation après un dépassement des 100 mSv, a annoncé hier que 7 personnes travaillant à la centrale auraient dépassé les 100 mSv (sans atteindre le seuil maximal de 250 mSv fixé par le gouvernement). C'est à partir de 100 mSv que les effets statistiques – hausse de la probabilité de survenue de certains cancers – apparaissent. «Les lésions cellulaires surviennent assurément dès de 1 000 millisieverts», note Gourmelon. Tepco a aussi annoncé hier une «baisse de la radioactivité» sur le site. Selon l'IRSN, les balises situées en bordure sont passées d'un maximum de 10 mS/h mardi à entre 0,3 et 2,5 mS/h hier.

Quelle menace pour la population ?

«Là, on passe à une autre problématique, celle des faibles doses qui augmentent le risque statistique de certains cancers», précise Gourmelon. Ce risque varie avec les doses reçues qui ne seront connues avec précision qu'après l'accident. La comparaison avec Tchernobyl est éclairante : les populations Carte évacuation proches, jusqu'à 20 km, ont été évacuées avant et non après les premières émissions de radioactivité (voir graphique ci-contre, avec la zone qu'il faudrait évacuer si les émissions empiraient).

Les modélisations de l'IRSN sur les doses à la thyroïde dans le cas le plus pénalisant – un enfant d'un an exposé en permanence – montrent que c'est dans cette zone de 20 km que les valeurs ont pu atteindre le seuil de 50 millisieverts qui déclenche, en France, la prise d'iode stable pour saturer la thyroïde (au Japon, le seuil est deux fois plus élevé). Le gouvernement japonais a demandé que les populations qui avaient évacuées avant les émissions radioactives ingèrent de l'iode stable. Il n'est pas évident de juger cette décision qui ressemble autant à une précaution supplémentaire qu'à une mesure visant à rassurer les populations concernées : en effet l'efficacité du geste suppose que l'on prenne l'iode stable une heure au plus avant la contamination et 24h au plus après. Juste au-delà de cette zone, ce sont les taches de surcontamination en raison de la pluie qu'il faut identifier et éviter.

Quels risques pour les aliments ?

Des aliments montrent que les précipitations ont pu contaminer la chaîne alimentaire. Du lait (les vaches ont brouté de l'herbe contaminée) ou des épinards et des oignons ont été détecté contaminés. Ils affichent jusqu'à 15 000 becquerels par kilo de feuilles d'épinards dans le cas le plus élevé. De l'iode radioactif a été détectée dans l'eau du robinet à Tokyo. Le gouvernement japonais affirme qu'il n'est pas utile de prendre des mesures de protection à Tolyo mais des ONG contestent cette position. Plus près de la centrale, l'analyse de l'eau du robinet dans 46 localités a montré des contamination dans 6 d'entre elles. Dans un village elle a atteint 965 becquerels d'iode-131 par litre ce qui est 3,2 fois la limite légale de 300 becquerels par litre. Le gouvernement japonais vient de demander aux habitants des zones identifiées de boire de l'eau en bouteille. Le lait et deux sortes de légumes verts produits dans quatre préfectures proches de la centrale nucléaire de Fukushima, ont été interdits à la vente en raison d'un niveau anormalement élevé de radioactivité, vient d'annoncer aujourd'hui le porte-parole du gouvernement japonais. Ces contaminations montrent que le Japon aura à gérer, dans la durée, les dépôts de radioactivité dus à l'accident.

Y a-t-il une menace ailleurs qu'au Japon ?

Le panache radioactif de Fukushima va se disperser dans l'atmosphère dans l'atmosphère en fonction de la météo. Il va concerner une grande partie de l'hémisphère Nord. Mais avec une dilution telle que, lorsqu'il va toucher la France, mercredi, «il n'y aura pas d'impact sanitaire», affirme Patrick Gourmelon. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire propose, sur son site internet, un système simple afin de le vérifier : une carte de France interactive qui donne la mesure en temps réel de la radioactivité sur de très nombreux sites et sa valeur moyenne l'année dernière pour comparaison.

Pour des informations sur l'historique de l'accident, classées par ordre chronologique, se rendre ici.






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