mardi 22 mars 2011

Fwd: Le nucléaire, atome de discorde entre les Verts et le PS- Infos - AFP -SFEN VdL



Le nucléaire, atome de discorde entre les Verts et le PS

PARIS — Le nucléaire est un noyau dur de discorde entre les Verts et le Parti socialiste, dont la doctrine a évolué à l'épreuve du pouvoir, et la question qui resurgit en raison de l'accident de Fukushima au Japon sera centrale dans les négociations pour 2012.

"Le point le plus difficile avec les écolos sera le nucléaire" car "un candidat socialiste (à la présidentielle) ne peut prétendre sortir du nucléaire", fait valoir François Hollande (PS).

Même s'il faut renforcer la diversification des sources d'énergie et la sécurité du parc nucléaire, abandonner une industrie "où on est sans doute les meilleurs", serait "ni économiquement sérieux, ni écologiquement protecteur, ni socialement rassurant", juge-t-il, évoquant pertes d'emplois, bilan carbone et augmentation du prix de l'électricité.

Côté écologiste, où on demande un référendum sur une sortie du nucléaire à 20-30 ans "avec un plan massif d'énergies renouvelables", Jean-Vincent Placé, (Europe Ecologie-Les Verts) entend "discuter tranquillement dans trois semaines avec nos amis socialistes pour essayer de trouver des éléments de convergence" pour un "programme de gouvernement".

"Si on ne les trouve pas", "la campagne présidentielle tranchera en donnant de l'audience aux écolos ou pas", fait-il valoir à l'AFP, rappelant que "le PS a des positions susceptibles d'évoluer", comme Ségolène Royal en 2007.

Martine Aubry souhaite aussi porter le débat avec ses "amis Verts" pour "une réelle politique énergétique pour la France et pour l'Europe" en 2012. Dans son nouveau modèle de développement, le PS juge le nucléaire "inévitable aujourd'hui", sa part devant "être progressivement réduite" au profit d'énergies renouvelables.

"Le poids du lobbying EDF et Areva est très fort au PS", accuse M. Placé, rappelant notamment qu'Anne Lauvergeon, la présidente d'Areva, a été collaboratrice de François Mitterrand à l'Elysée.

Le changement dans la doctrine socialiste "s'est fait au détour des années 80 quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir" alors qu'"au début des années 70, nous manifestions avec nos camarades du PS contre le programme électro-nucléaire", renchérit Yves Cochet, co-fondateur des Verts et ex-ministre de l'Environnement.

Si M. Mitterrand a décidé d'abandonner le projet de centrale à Plogoff en 1981, les socialistes "se sont laissé avoir par la technostructure du corps des Mines, de l'appareil d'Etat, des ingénieurs de Bercy". Ces derniers leur ont dit "quand on est au pouvoir, il faut accepter le nucléaire", selon le député de Pariss qui pointe "une espèce de realpolitik" du PS juste après le deuxième choc pétrolier.

En 1986, avec Tchernobyl, "les socialistes étaient plutôt dans l'omerta" malgré la cohabitation, estime M. Cochet.

Confrontés au pouvoir dans le gouvernement Jospin (1997-2002), les écologistes ont dû avaler la signature du projet de centre d'enfouissement des déchets nucléaires dans la Meuse par la ministre de l'Environnement Dominique Voynet.

"Elle a signé mais c'était en compensation de la non-construction" de nouveaux réacteurs, plaide M. Cochet. "On a eu des petites victoires", comme la fermeture de Superphénix, "mais globalement le programme a continué", reconnaît son successeur.

"Quand Voynet a quitté le gouvernement, Jospin m'a emmené dans son bureau et m'a dit : +Je suis prêt à te nommer mais il faut que tu signes tout de suite des arrêtés d'augmentation des doses de rejet des effluents de l'usine de La Hague+. J'ai dit non". L'année d'après, la droite de retour au pouvoir, l'a fait.




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