jeudi 11 février 2010

pour anticiper les ruptures sociales et écologiques qui s’annoncent…


 

Objet : Lettre  ouverte aux élus et décideurs

pour anticiper les ruptures sociales et

écologiques qui s'annoncent…

                                                                                    Millançay, le 5 février 2010.

 

 

Mesdames et Messieurs les élus,

 

Les Entretiens de Millançay  réunissent, chaque année depuis 18 ans, des acteurs éclairés de la société civile, représentants de grandes ONG, personnalités diverses : scientifiques, philosophes, artistes, médecins, cinéastes, élus politiques, professionnels de l'agriculture et de l'artisanat, animateurs de projets en milieu rural... (voir liste des noms et qualités en annexe).

 

Le thème de 2009 était « Le  RETOUR A LA TERRE » dont nous mesurons chaque jour l'intérêt qu'il suscite parmi les jeunes.

 

La situation de crise actuelle est riche d'opportunités pour des changements indispensables, parce qu'elle stimule l'intelligence collective et la créativité.

 

L'importance des défis et l'urgence des mesures à prendre rappellent d'autres grands moments de l'Histoire, notamment le « New Deal » où les grands travaux engagés par Théodore Roosevelt ont permis de créer SIX MILLIONS d'emplois aux Etats-Unis dès 1932.

L'enjeu économique se double aujourd'hui d'un défi écologique planétaire qui rend plus légitime encore l'instauration d'un plan de relance issu du Grenelle de l'Environnement.

 

Nous faisons part de nos réflexions qui couvrent l'aspect « Environnement et sécurité alimentaire » secteur essentiel pour refonder une dynamique nationale de l'EMPLOI.

 

Si la crise s'aggrave, nous pouvons nous passer d'informatique, d'aéronautique, d'automobile et d'électro-ménager… mais nous ne pouvons pas nous passer de manger ! Ce secteur devient primordial dans une politique nationale d'aménagement du territoire.

 

La dépendance  alimentaire et énergétique fait planer la menace de la pénurie, entraînant asphyxie des villes, pillage des campagnes, insécurité généralisée, retour à la barbarie.         En l'absence de réforme, riches et pauvres ont tout à perdre. Les valeurs humaines et les ressources communes de la terre doivent impérativement être remises au centre des préoccupations, telle est l'aspiration  des jeunes générations,  soucieuses de partage, de solidarité, d'innovation sociale, et de sécurité alimentaire . Nous proposons donc une stratégie anticipant les troubles à venir.

 

 

. . . /. . .

 

2) suite lettre ouverte aux élus, novembre 2009.

 

Nous devons passer de l'économie du « tout pétrole » à une économie verte dont nous trouvons dans la nature tous les modèles et les ressources (Biomimétisme – nouvelle discipline scientifique ) et faire l'apprentissage de nouveaux comportements et modes de vie qui conjuguent humanisme, bio-diversité et résilience.

Selon notre expérience, en apportant une valeur ajoutée au plan de relance du Grenelle, l'Intelligence Verte contribue  à l'émergence d'une économie de la connaissance et de la reconnaissance, créatrice de ressources et d'emplois dans les domaines des énergies renouvelables, de l'éco-construction, du recyclage, des services de proximité (nourriture, éducation, santé, service à la personne)  accessibles au plus grand nombre.

                                                                                                           

Rappelons que lors de la dernière guerre mondiale la proportion des agriculteurs était encore de 34%, totalement indépendants énergétiquement, ils produisaient localement l'essentiel de nos aliments.

Aujourd'hui ces acteurs ruraux ne sont plus que 2%  dans les grands pays industrialisés, (4% en France) à produire une nourriture artificialisée, totalement dépendante d'énergie extérieure Dans le même temps nous importons du bout du monde près de la moitié des denrées alimentaires de base. Notre vulnérabilité est extravagante. Face à une désorganisation globale du type « 1939 - 40 », les tickets de rationnement seraient  totalement inefficaces…

 

La bonne nouvelle c'est que nous pouvons inverser cette situation en facilitant et en multipliant les projets de retour à la terre.

L'expertise que nous proposons, a pour objet de former et d'accompagner les installations en milieu rural pour assurer sur de petites surfaces l'autosuffisance alimentaire des familles et plus loin celle des réseaux d'éco-villages et des communautés urbaines.

 

Ces tissus d'initiatives locales déjà en cours de constitution sous l'impulsion de citoyens responsables dans de nombreuses régions, visent à atténuer les effets d'une crise sociale, et alimentaire autrement insoutenable.. 

          

Si celle-ci devait se produire, elle affecterait d'abord les 7 millions de français les plus pauvres et par ricochet l'ensemble des classes sociales, y compris les plus aisées dans nos pays développés…

Les tensions, visibles déjà dans l'usage des terres arables entre cultures industrielles spéculatives et cultures alimentaires, rendent possible le retour des émeutes de la faim, même en France où les Restaurants du Cœur ne résisteraient pas à une augmentation du nombre des démunis, alors que notre pays, disposant d'un demi-hectare de surface agricole par habitant, a de quoi répondre largement aux besoins de sa population. Ce qui est également le cas de la plupart des pays du globe si on veut bien les aider à reconquérir leur souveraineté alimentaire.

 

En vous remerciant de votre attention nous vous prions d'agréer, Mesdames et Messieurs les élus, nos respectueuses salutations.

 

 

Pour le Comité de Réflexion

Intelligence Verte - liste en annexe.

 

le Président :  Philippe DESBROSSES.

 

P.J. DOCUMENT ANNEXE.

  Annexe à la lettre ouverte du 5 février 2010.

    Groupe de réflexion des Entretiens de Millançay.

 

                                            RETOUR A LA TERRE

 

Préambule :

 

L'être humain est lié à la Terre depuis les origines, il en est le fruit indissociable comme toutes les espèces qui constituent la trame du vivant.

 

Nous sommes véritablement pétris de cette Terre qui nous porte comme l'ont proclamé les sages de toutes les traditions depuis l'antiquité :

« La santé de l'Homme est le reflet de la santé de la Terre » (Héraclite d'Ephèse – 450 av.JC) « Qui change le Sol change le Sang ». (André Voisin –Académie des Sciences - Paris 1953)

La notion de « terre-nourricière » est omniprésente dans toutes les mythologies et les mots « humain » et « humus » ont la même origine fondatrice.

 

Les sociétés humaines dites « développées » n'ont plus conscience du lien étroit qui les unit au sol comme un cordon ombilical.

 

Pourtant notre nourriture et la qualité de l'air que nous respirons en dépendent toujours quelques soient les performances de nos technologies modernes.

 

Toutes les ressources vitales que transforment nos industries viennent de la Terre et nous ramène à la métaphore du Colosse aux pieds d'argile : Puissant par sa technologie mais oh ! combien vulnérable par sa dépendance aux 3 cm de terre fertile qui le sépare de la désolation…

 

C'est le principe que suggère la notion « d' l'Intelligence Verte » qui permet à tous les êtres de vivre de l'énergie solaire, matérialisée par la photosynthèse.

Car enfin, pour paraphraser Emile Flammarion « Qu'est-ce d'autre que le Pain et le Vin sinon de l'énergie solaire cristallisée… 

 

Soleil, eau, sol, air, micro-organismes composent ce moteur universel que l'Agri-Culture a pour vocation et mission de gérer au mieux pour l'équilibre et la pérennité des écosystèmes.

 

Or la planète a perdu en 30 ans, un tiers de ses terres arables.

Un hectare passe au désert toutes les 4 secondes. (sources ONU, Sommet de Rio).

Ce désastre préfigure les tragédies sanitaires et sociales pour l'ensemble des peuples qui n'auront pas su vivre en heureuse harmonie avec leur sol.

« Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent… » (Chateaubriand)

 

Partout de l'Ukraine à la Californie, de l'Alaska au Sahel ou du Mexique à la Chine, en passant par l'Australie et le Bengladesh, la terre disparaît avec ses derniers Paysans…

 

Mais aussi en Europe, et aux Etats-Unis, où la dégradation des sols devient préoccupante,

puisqu'ils  perdent entre 20 et 40 tonnes de terre par ha et par an – soit 8 kg de terre pour 1kg de denrées produites (coût estimé à 43 milliards de dollars par an pour les seuls Etats-Unis –  (source D.Pimentel, Cornell University de New-York).

En France le chiffre des pertes annuelles de terre arable s'élève à 20 tonnes/ha, en Espagne 34 tonnes/ha, etc…

 

Quant à l'urbanisation, et les infrastructures routières, elles dévorent sur le territoire français l'équivalent d'un département tous les dix ans. (60.000 ha par an).

 

Au moment où réapparaissent les émeutes de la faim, il est urgent de se pencher sur les causes de ce désastre mondial et sur les impasses du modèle alimentaire dominant.

1°) Le premier constat  est que la concentration des moyens et l'artificialisation à outrance des

 productions intensives ont conduit à remplacer les paysans par des molécules chimiques dans les champs …en faisant disparaître les agricultures paysannes ou vivrières, elles ont en même temps, pollués gravement les territoires, ruinés les économies locales et détruit les liens sociaux.

N.B. Trente ans d'hémorragie silencieuse ont fait passer à la trappe dix millions de ruraux actifs, dans notre pays, (soit une exploitation tous les quart d'heure en France).

Ce phénomène perçu comme un sacrifice nécessaire au triomphe d'un « Progrès » érigé en mythe, a rendu tabou toutes discussions et évaluations sur les conséquences humaines, économiques,  sociales et écologiques de l'agriculture industrielle intensive.

 

2°) Le coût économique de ce modèle est insoutenable, puisqu'il faut 300 unités d'intrants pour produire 100 unités de nourriture (étude publiée dans la revue « Scientific American » en 1994.) Aujourd'hui confirmée par des dizaines d'études universitaires, notamment par le Prix Nobel d'Economie Amartya SEN qui montre que « plus une ferme est petite, plus son rendement est élevé »…

Le coût caché d'une soit-disant supériorité agro-industrielle, renvoie le mythe de l'agriculture productiviste au stade de la mystification, et de la faillite programmée.

En clair, ce modèle ne peut tenir que par les subventions injectées chaque année, (9,5 milliards d'euros pour la France – Elles représentent dans la plupart des cas : 80% du revenu agricole).

Cette situation, qui s'apparente à un détournement de fonds publics vers des secteurs privilégiés par une politique agricole de rentes,  est à mettre en parallèle avec le nombre grandissant de nos contemporains qui doivent pour survivre faire appel aux « Restaurants du Cœur ».

Cette situation est probablement, à terme, l'une des plus dangereuse pour la paix civile dans notre pays mais aussi la plus scandaleuse de notre époque, où une société d'abondance préfère mettre la nourriture à la décharge plutôt que nourrir les populations non-solvables, afin de maintenir ses critères inhumains de spéculation et de « loi du marché »…

 

Réinventer le métier de Paysan !

 

Il est clair que nous sommes à une croisée de chemins, et les révisions qui s'imposent à la société post-industrielle sont inéluctables. Elles ne relèvent pas d'une quelconque idéologie,

mais d'une nécessité impérative pour la survie de nos sociétés.

L'Agriculture française va devoir prendre en compte de nouvelles fonctions qui s'inscrivent dans la pluri-activité, la diversification, l'innovation, la haute qualité environnementale…

Tous les observateurs s'accordent sur le fait que les filières classiques vont continuer à perdre des emplois. Il est donc impossible de faire face à la crise par le maintien des anciens schémas productivistes.  

Ce qui signifie que toute politique économique, sociale, environnementale et foncière va devoir prendre en compte le potentiel considérable de l'Agriculture  Paysanne et rehausser, aux yeux des jeunes générations,  le statut et l'image des métiers de la terre.

 

De nombreuses voix autorisées, des universités prestigieuses de Cambridge, Berkeley ou Stanford nous disent : « nous devons attirer des jeunes bien formés des milieux ruraux ou citadins, des jeunes ayant une capacité d'apprendre l'Agriculture, qu'ils soient issus du milieu agricole ou non… des jeunes dont l'idéalisme et l'intérêt pour la nature peuvent apporter une véritable innovation dans la vie rurale et l'activité agricole… »

D'autres comme Victor David Hanson de l'université de Californie déclarent :                         «  L'importance de l'agriculture n'était pas, et ne sera pas qu'économique. Sa valeur morale comme pépinière de citoyens stables était et devrait être reconnue par des gens intelligents. C'est pourquoi ses conditions, sa prospérité ou son déclin méritent l'attention et doivent mobiliser nos efforts… »

 

En fait le qualificatif d'Agriculteur doit se conjuguer avec le terme « d' Eco-entrepreneur ou d'Entrepreneur rural » dont le rôle dans la société va s'enrichir parce qu'elle lui assigne dorénavant quatre fonctions principales :

 

-       Une fonction de production agro-alimentaire qui correspond à son rôle traditionnel mais qui va devoir profondément se réformer pour tenir compte des goûts et des aspirations d'une clientèle en  recherche de qualité et de sécurité.

 

-       Une fonction culturelle et sociale, consistant  à accueillir  et à former une population citadine en quête de nature, de loisirs et d'activités utiles, auto-production jardinage, cuisine, découverte des paysages, botanique, classes vertes…

 

-       Une fonction artisanale et résidentielle pour maintenir une activité dynamique d'entretien des paysages et des infrastructures, réseau hydraulique, haies, forêts, amélioration de l'habitat, constructions bio-climatiques.

 

-       Une fonction environnementale liée à la nécessité de préserver les ressources et les équilibres naturels, dont l'ampleur, aujourd'hui va déboucher sur de véritables activités économiques, (technologies douces, énergies renouvelables, recyclage…)

 

Ces voies nouvelles doivent s'inscrire dans les réformes de la Politique Agricole pour l'orienter dorénavant vers la diversification, l'extensification, l'innovation.

 Elles doivent privilégier les pratiques respectueuses de l'environnement, la valorisation des produits à la ferme par de petites unités de transformations, la promotion de la qualité, la formation aux méthodes artisanales et les nouvelles technologies, la sauvegarde des semences et des races locales, le maintien des savoirs faire traditionnels, la promotion des produits de terroirs qui constitue la richesse et l'âme des régions, mais surtout la sécurité et la souveraineté alimentaire.

 

C'est justement cette sécurité, cette authenticité et cette simplicité que veulent retrouver les populations, aujourd'hui qui, se regroupent en AMAP (Association pour le Maintien des Agricultures Paysannes) autour de la notion de « Fermier de Famille », ou en S.E.L. (Systèmes d'Echanges Locaux) ou en Jardins Partagés, Jardins de Cocagne et autres innovations citoyennes. (voir publications François Plassard Enjeu Ecologique Et de Société –éditions Yves Michel).

Ce phénomène civilisationnel démontre que face au rouleau compresseur des systèmes monolithiques et à la tyrannie des hégémonies prédatrices, les individus sont capables de sursaut pour réinventer de nouvelles formes de société civile, plus conforme à l'intérêt général et au Bien commun.

Il faut aussi noter que l'artificialisation et la médiocrité des produits de masse standardisés sont de plus en plus suspects au regard d'un public conscient des nouvelles pathologies (l'obésité, le diabète sont devenus de véritables fléaux et les allergies alimentaires ont doublé ces cinq dernières années, quand au cancer il représente la première cause de mortalité avec 300.000 cas nouveau chaque année en France).

 

En fait nous voyons apparaître dans cette énumération d'aspirations nouvelles, une multitude d'emplois et de métiers nouveaux comme le suggère le Rapport « Agriculture et Environnement du Groupe de La Bussière   2004 – 2006 », commandité par le Ministère de l'Agriculture et le Ministère de l'Ecologie sur le thème : Quelle Agriculture en 2025 ?.

 

Trente experts du monde agricole conventionnel (INRA, FNSEA, CNJA, APCA, ADASEA, CEMAGREF…) ont planché pendant 2 ans pour arriver à la conclusion assez inattendue que le modèle agricole à venir sera celui qui se rapprochera  le plus de l'Agriculture Biologique, baptisé A.H.P.E. (Agriculture à Haute Performance Environnementale).

Ils ajoutent chiffres et schémas à l'appui que c'est ce modèle qui dominera dans 15 ans.

Il recouvrira alors 100% du territoire et, suprême avantage, il ramènera 1 million d'emplois nouveaux à la terre…

 On peut s'étonner que de tels rapports ne soient pas divulgués aux élus régionaux et aux décideurs des politiques  territoriales d'aménagement.

Ces questions devraient faire l'objet d'un débat public au moins aussi intéressant que celui qui s'instaure sur l'identité nationale… car il s'agit de sécurité alimentaire et de paix civile…

 

N.B. pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce Rapport officiel éclipsé, il est possible de se le procurer auprès des Services de la Documentation Française 29 – 31, quai Voltaire 75344. PARIS. cédex 07.

Voir également les publications et enseignement du Professeur Marc Dufumier, Chaire d'agricultures comparées à l'Institut National Agronomique - AgriTech Paris-Grignon..

 

Dans la même perspective nous résumons l'expertise que nous avons présentée à la Table Ronde du 11 juillet 2001 à la Commission Européenne lors du colloque organisé par le Commissaire à l'Agriculture M. Franz Fischler, afin d'éclairer les travaux de réforme de la Politique Agricole Commune. N.B. Dix ans après nos remarques sont toujours d'actualité…

 

Notre contribution portait sur 7 questions principales :

 

1- Que peut-on attendre d'un secteur agricole moderne et comment la politique communautaire peut-elle y concourir ?

 

2 - En quoi le secteur agricole diffère-t-il des autres secteurs de production ?

 

3 - Le modèle agricole européen doit-il être plus diversifié ?

 

4 - Comment peut-on promouvoir le Développement Durable dans le secteur agricole, sur les plans économique, environnemental et social ?

 

5 - Comment peut-on concilier une agriculture compétitive sur le plan mondial et une production alimentaire de haute qualité ?

 

6 - Quelles sont les composantes d'une politique de qualité et quelles en sont les conséquences en matières de prix ?

 

7 - Le secteur de la distribution répond-il aux attentes des consommateurs sur le plan de la sécurité sanitaire et de la qualité ?

 

La première impression à la lecture de ce programme, c'est  l'absence de deux questions essentielles:

 

A) Les prix agricoles reflètent-ils les coûts réels de productions ?

 

B) La politique agricole est-elle fondée sur ce principe de vérité des coûts ?

 

            - Aux deux questions la réponse est non !

 

Dans ces conditions comment peut-on établir une Politique Agricole cohérente sans connaître  :

            1°) Le coût énergétique d'un système : l'Agriculture contemporaine est passée en quarante ans de l'énergie solaire gratuite à l'énergie fossile, polluante et non-renouvelable, hypothèquant en même temps l'avenir de la planète.

            Les millions de tonnes de pétrole nécessaires à la production d'engrais, de pesticides, et de transports ne figurent pas dans les comptes de l'Agriculture, puisque la comptabilité nationale ne ventile pas par postes d'activités la consommation de cette énergie, principal élément de déséquilibre de la balance des échanges. De plus les circuits longs, ravageurs d'espace, rendent notre modèle alimentaire très vulnérable. ( En caricaturant on pourrait dire que les aliments font trois fois le tour de la terre avant d'arriver dans l'assiette du consommateur)

           

            2°) Le coût écologique : de l'érosion des sols, de l'appauvrissement des éco-systèmes, de la pollution généralisée des ressources en eau est lui aussi considérable.

(une étude anglaise extraite de New Scientist à Londres reprise par Courrier International du 25 Janvier 2001 montre que l'agriculture coûterait chaque année à la Grande-Bretagne           fr. 23.5 Md., ce qui équivaut pratiquement au revenu de ce secteur).

 

            A titre indicatif, les chiffres des dépenses pour l'environnement en France publiés par l'IFEN, en 1997, (il y a plus de 12 ans), étaient déjà de 244,3 Md.de F. soit 37 Md. d'€uros tous secteurs confondus. Elles augmentent de 5% par an, plus que le PIB. Et la plus grande partie est liée aux dégradations causées par l'agriculture intensive. Aujourd'hui les dépenses occasionnées par la pollution se chiffreraient à  € 57 Md. mais ce chiffre ne tient aucun compte des coûts « collatéraux » comme l'impact sur la santé qui s'élèveraient selon l'OMS à 140 Milliard d'€uros pour la France. On voit que désastres écologiques riment avec catastrophes  économiques… 

 

            3°) Le coût social : de la déprise des terres, les flux migratoires des chômeurs des champs vers les chômeurs des villes, la paupérisation des populations rurales, la dégradation des rapports humains... A cet égard quelles sont les pertes en emplois directs et indirects causées chaque année en Europe par cette hémorragie silencieuse du monde rural ?

            4°) Les coûts sanitaires: de ce modèle sont évoqués dans de nombreux rapports.

Le problème des anti-biotiques de croissance dans l'alimentation animale n'est qu'une partie de l'iceberg. Les hormones, les pesticides, les nitrates dépassent dans de nombreuses régions des niveaux de concentration inquiétants dans l'environnement.

 

Quand au problème des épidémies à répétition dans des élevages fragilisés par la concentration et le « forçage » (E.S.B., peste porcine, grippe aviaires, fièvres aphteuse, catharrale, zoonoses diverses…) qui peut dire les coûts de ces calamités et pendant combien de temps il faudra les supporter ?

 

            Cette entrée en matière n'est qu'un survol non exhaustif des problèmes causés par l'agriculture contemporaine.

 

            Sous réserve d'évaluer les coûts cachés des performances agricoles, nous avons tenté de répondre aux 7 points qui intéressent les instances communautaires.

 

            Notre hiérarchie des priorités nous a conduit à intervertir les questions 1 et 2.

            d'abord la QUESTION N° 2 :

 

2 - En quoi le secteur agricole diffère-t-il des autres secteurs de production ?

 

Réponse: L'Agriculture est une activité de base qui doit répondre au plus fondamental de tous les besoins, la sécurité alimentaire des populations dans le respect des normes sanitaires. Parallèlement , elle a pour vocation d'assurer la préservation des ressources et des paysages dans des campagnes vivantes.

 

            L'activité agricole, contrairement aux activités industrielles, est soumise aux lois du « vivant » pas seulement à la physique et à la chimie de la matière inerte.

 

            Exemple: on peut faire des boulons économiquement en tous lieux et en toutes saisons. Pour faire du blé ou des abricots il faut tenir compte de la saison, du climat, de l'altitude et du terroir… sous peine d'échec retentissant.

 

1- Que peut-on attendre d'un secteur agricole moderne et comment la politique communautaire peut-elle y concourir ?

 

Réponse: Un secteur agricole moderne doit être un secteur constitué d'opérateurs formés à une approche globale du fonctionnement des écosystèmes pour en tirer durablement la meilleure productivité. (optimum plutôt que maximum).

            Le meilleur exemple d'une bonne gestion d'un territoire est la complémentarité des productions (grandes cultures et élevages - céréales et légumineuses, rotations, assolements etc...

            La Politique Agricole Commune peut y concourir en modifiant ses critères d'intervention, comme elle a commencé à le faire avec les aides directes aux exploitations respectueuses de l'environnement et génératrices d'emplois.

            Elle peut encourager notamment la production de plantes à protéines dont l'Europe est grandement déficitaire.

            Ce faisant elle améliorera le revenu brut des régions et les performances agronomiques des sols tout en diminuant la pollution (transports et azote importé sur des zônes restreintes et concentration d'animaux, ne permettant pas le recyclage). Elle générera des emplois et favorisera une renaissance économique des régions en difficulté.

 

            Elle permettra de sortir d'une dépendance préoccupante à l'égard des protéines importées,(principalement soja) y compris d'un éventuel chantage des fournisseurs, ou de risques climatiques, politiques et sanitaires qui se sont déjà produit dans le passé.

 

            Elle engagera ainsi une véritable politique de développement durable, dont nous ne voyons pas bien les signes concrets sur le terrain.

 

3  Le modèle agricole européen doit-il être plus diversifié ?

 

Réponse:  la réponse à cette troisième question doit s'inscrire en cohérence avec les deux premières. Le modèle européen doit être aussi diversifié que le nécessitent les différentes situations et aptitudes des terroirs  (climat, pédologie, topographie, histoire, savoirs-faire, traditions culturelles) pour que chaque région valorise sa différence, exploite ses atouts, plutôt que de s'épuiser dans une compétition mondiale des productions de masse où ne peut gagner (provisoirement) que celui qui possède les plus gros moyens financiers.

                                                                       

4 - Comment peut-on promouvoir le Développement Durable dans le secteur agricole, sur les plan économique, environnemental et social ?

 

Réponse:  La nature, la vie, l'univers sont cohérents.

 

            Exemple: Si l'on développe une politique agricole pour obtenir des produits de qualité, les pratiques mises en oeuvre à la réalisation de cet objectif vont simultanément être bénéfiques à l'environnement (moins d'intrants polluants)

 -  également bénéfiques à la création d'emplois selon le principe « qui dit qualité dit soin,  qui dit soin dit temps passé,   qui dit tant passé dit  emplois... »

 

- également bénéfiques à l'économie locale, par la valeur ajoutée et l'image spécifique de produits non banalisés qui autrement sont dévalorisés dans l'anonymat des productions de masses.

 

            On voit combien ces orientations correspondent aux objectifs du Développement Durable, car ils préservent les ressources et les écosystèmes, tout en améliorant leur productivité au lieu de la compromettre à terme comme le fait l'agriculture intensive (appauvrissement des biotopes, rendements décroissants, désertification....). Elles favorisent en même temps la fidélisation d'une clientèle satisfaite par la qualité de produits identifiés et promotrice de l'image et de la réputation d'une région, permettant le développement d'activités connexes comme le tourisme vert, les gîtes ruraux,  etc...           

 

            5 - Comment peut-on concilier une agriculture compétitive sur le plan mondial et une production alimentaire de haute qualité ?

           

Réponse: qu'appelle-t-on une agriculture compétitive ? (renvoi au préambule).

 

            a) Si l'on entend par compétitive, la comparaison avec les pratiques du modèle nord-américain dont les prix artificiels fluctuent au gré des caprices des spéculateurs boursiers, c'est perdu d'avance ! D'autant plus que les américains, en fonction de leurs besoins, créent  la monnaie qui sert de référence à l'ensemble de la planète, ou encore, pratiquent la délocalisation dans des pays dont les coûts de main-d'oeuvre et de matières premières sont dérisoires et les contraintes environnementales inexistantes. ( exemple des fruits et légumes)

 

            b) Si au contraire, l'on entend par compétitive une agriculture dont l'objectif essentiel est d'assurer dans chaque régions du monde, l'autonomie alimentaire, l'indépendance et la sécurité des  populations dans un environnement  durablement préservé, les deux notions de « haute qualité » et de « compétitivité » sont  parfaitement compatibles.

 

            6 - Quelles sont les composantes d'une politique de qualité et quelles en sont les conséquences en matières de prix ?

 

Réponse: Il faut inverser les objectifs de la politique agricole en favorisant  le retour à des pratiques respectueuses de l'environnement et de la santé et socialement responsables.

 

            Cette politique doit s'appuyer sur la vérité des coûts de production et cesser de subventionner l'industrie lourde et la pétrochimie par paysans interposés.

 

            Cette orientation entraînera un relèvement des prix des denrées alimentaires, qui pourra être justifié et supporté par un abaissement des prélèvements fiscaux et des charges consacrées aux réparations des dégâts causés à l'environnement et à la société par l'agriculture intensive.

 

            En résumé, ce que le consommateur paiera à l'étal du marchand pour des produits de qualité, il ne le paiera plus comme contribuable pour maintenir un système absurde de primes au gaspillage et à la dégradation des ressources. C'est le moyen d'instaurer une responsabilité citoyenne et une conscience collective pour l'avenir de la planète.

 

            7 - Le secteur de la distribution répond-il aux attentes des consommateurs sur le plan de la sécurité sanitaire et de la qualité ?

 

Réponse : Sur le plan de la sécurité sanitaire, de gros efforts ont été faits mais surtout  pour le contrôle de la qualité bactériologique. La pollution chimique des intrants, pesticides et additifs alimentaires est par contre très insuffisante. Ce qui fait que sur le plan de la qualité, en général, les situations sont très contrastées selon les enseignes et les gammes de produits.

 

            Ecraser les prix... conduit inévitablement à rogner sur la qualité et à ruiner de nombreux opérateurs incapables de faire face aux exigences d'une distribution en position dominante.

 

            En conclusion, le modèle agricole idéal qui permettrait de résoudre au mieux les problèmes évoqués, c'est celui de l'Agriculture Biologique et des circuits courts qui constituent une réalité sur le terrain depuis plus de trente ans et qu'il faudrait promouvoir de manière plus efficace.

            L'Agriculture Biologique est largement plébiscitée par une consommation qui explose  avec une croissance à deux chiffres, et qui, paradoxalement au niveau de la production, ne se développe que très lentement  en France,  puisque nous importons actuellement 50% de nos besoins.

C'est d'autant plus étonnant pour un pays dont la vocation agricole et exportatrice est tellement vantée, alors que pour le secteur de l'Agriculture Biologique elle est totalement sous-développée, comme si la demande sociale n'avait aucun effet sur les politiques publiques…

            Ce décalage entre l'offre et la demande d'une production très recherchée conduit à des aberrations et à des fraudes internationales retentissantes (cas de la mélanine dans des produits bio importés de Chine).

            Force est de constater que les institutions ne jouent pas leur rôle pour développer un secteur de production dont les impacts sont éminemment bénéfiques à l'emploi, à l'environnement, à la renaissance des économies locales et à la lutte contre la pauvreté.

 

            Il est évident que la puissance des lobbies qui maintient l'agriculture dans un état de dépendance et de prédation s'opposera  de plus en plus à l'avènement d'une agriculture autonome, économe et non-polluante car les intérêts en jeu sont considérables.

            C'est donc d'une politique courageuse dont nous avons besoin pour rééquilibrer les forces en présence dans l'intérêt des populations actuelles et dans celui des générations à venir.

 

N.B. Certaines considérations datent de presque dix ans, on voit bien que les écarts et les dégradations d'une politique agricole inadaptée, n'ont pas évolués en France.

 

C'est le même écho qui est rendu plus récemment par le rapport de la Conférence Internationale sur l'Agriculture Biologique et la sécurité alimentaire de la F.A.O. qui s'est tenue du 5  au 7 mai 2007 à Rome.

Plus de 350 participants issus de plus de 80 pays dont les représentants de 66 Etats, de 24 Instituts de recherche, 31 Universités et institutions des Nations Unies ont confirmé qu'avec une expérience de plus de 30 ans, sur les cinq continents, l'agriculture Biologique ou organique avait fait la démonstration de sa capacité à nourrir l'ensemble de la population mondiale de manière durable et sans les inconvénients de l'agriculture intensive.

(Ce rapport est disponible sur le site internet www.fao.org )

 

Même conclusion de l'IAASTD  (Organisme d'Evaluation Internationale des Sciences et Technologies Agricoles au Service du Développement).

Au terme d'un processus lancé en 2004, 400 experts, représentant 59 pays ont appelé à « repenser l'agriculture de demain » et approuvé le 12 avril 2008 à Johannesbourg un Rapport préconisant le soutien des petits agriculteurs et l'intensification des recherches en « Agro-écologie » comme solution à vingt années d'erreurs des politiques agricoles. Ce rapport a été publié au printemps 2008, alors que sévissaient  les émeutes de la faim dans de nombreux pays. ( Journal le Monde 16 avril 2008).

 

Le numéro hors série de Courrier International : Changer de modèle face à la crise   « la vie meilleure – mode d'emploi » fait redécouvrir une réalité longtemps occultée par l'idéologie du gigantisme, à savoir que ce sont les petites fermes qui sont les plus productives…

Une affirmation justifiée par le Prix Nobel d'économie Amartya SEN en 1998 et confirmée depuis par plusieurs dizaines d'études : « plus une ferme est petite, plus son rendement est élevé » jusqu'à vingt fois supérieur aux exploitations de plus de 10 hectares.

(Réf. Courrier International - 4ème trimestre 2009,  page 85 et 86).

Ce numéro spécial de 100 pages relatent bien d'autres exemples enthousiasmants sur les capacités de la société civile à reprendre en main son destin et à pouvoir se nourrir onfortablement et durablement sans recourir aux artifices de la pétro-chimie et de l'industrie lourde…Encore faut-il réinstaller un nombre suffisant de paysans !

C'est aussi ce qu'enseigne le formidable élan international de SLOW  FOOD et son mouvement TERRA MADRE (Terre-Mère) animé par des jeunes du monde entier qui opèrent une véritable révolution des consciences en démontrant qu'il est possible de construire un autre modèle de production et de consommation et soutiennent qu'une alimentation « bonne, propre et juste », saine, locale et diversifiée doit être la norme !

(voir www.slowfood.fr)  

 

L'approche originale d'Emmanuel Bailly dans son concept  D'ECOREGIONS  est aussi une inversion des tendances mortifères imposées depuis une trentaine d'années par une délocalisation accrue de nos ressources et de nos productions dans des pays lointains.

(Mémoire de l'Ecole Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Limoges)

C'est ce qui explique, que le territoire sous couvert d'aménagement a été littéralement « déménagé » et que la France consacre moins de 2% de sa SAU à la production de fruits et légumes dont l'essentiel vient des pays du Sud.

Ainsi, à titre d'exemple, dans  le Limousin ont cultivait encore dans les années 1970, 7000 hectares de pommes de Terre, aujourd'hui moins de 300 hectares … On comprend pourquoi chaque jour 1.500 camions semi-remorques en provenance du Sud, passent la frontière à Perpignan pour approvisionner le Nord en fruits et légumes.

L'absurdité de la situation se conçoit lorsqu'on observe que les fruits et légumes sont surtout constitués d'eau, plus de 90 %,  et qu'ils proviennent de pays dont les populations manquent cruellement de cette précieuse ressource…Cette noria de camions qui sillonne la planète pour transporter des denrée alimentaires en tous sens est, non seulement anti-économique et anti-écologique, elle est désastreuse et injustifiable politiquement sinon par la spéculation de quelques groupes anonymes qui dominent ce marché international au détriment de la collectivité et de l'intérêt général.

 

Le principe d'Eco-régionalité, tel que le présente Emmanuel Bailly dans sa thèse, est l'une des bases politiques les plus cohérentes que puissent mettre en œuvre les collectivités territoriales.

Consommer une alimentation écologiquement et socialement responsable, transformée au plus près de son lieu de production est une règle de simple bon sens, mais aussi une priorité d'ordre international face à la problématique du réchauffement climatique.

Le principe d'éco-régionalité s'inscrit dans une politique de gestion des risques énergétiques, sanitaires, alimentaires et environnementaux tout en permettant de reconstituer le système  « immunitaire » d'une région.

L'immunité alimentaire d'un territoire peut être définie comme l'ensemble des mécanismes biologiques, structurels et économiques permettant à un écosystème d'apporter les ressources nécessaires au bassin de vie qui le constitue et d'en recycler les effluents.

Cette recherche d'équilibre et d'autonomie alimentaire et énergétique sur un territoire s'apparente au principe du métabolisme des cellules vivantes et des organismes complexes.

Il trouve aussi sa légitimité dans l'application du principe de prévention et de précaution et de production durable…

N.B. La plupart des régions de France sont déficitaires et importatrices des denrées alimentaires de base. En cas d'incident politique, diplomatique ou climatique, les stocks de six jours (c'est la norme)  fondraient comme neige au soleil. Ainsi les régions aussi performantes soit-elles en monocultures de blé, de betterave sucrière ou de vins qu'elles exportent, se bercent-elles d'illusions sur leur sécurité.

En fait elles se trouveraient aussi démunies qu'un pays du tiers-monde, pour assurer au quotidien l'approvisionnement de leur population si le moindre incident survenait dans la belle mécanique huilée des échanges au long cours. ( pénurie de carburant, grève des transporteurs, troubles sociaux, climatiques, etc…

 

La reconstitution du système agro-alimentaire d'une région passe inévitablement par la régénération d'une multitude d'outils de production (maraîchage, arboriculture, pisciculture, apiculture, aviculture, polyculture élevage) couplée à une dynamique d'actions transversales dans les domaines aussi complémentaires que la transformation, la commercialisation, la formation, la recherche…

Les impacts positifs d'une telle orientation en matière de  création d'emplois directs et indirects sont une véritable opportunité pour lutter contre la déprise agricole, le chômage, la précarité, l'exclusion sociale…

Le principe d'éco-régionalité basé principalement sur la réorganisation territoriale de l'offre et de la demande des flux alimentaires et énergétiques doit veiller à associer dans sa prospective d'aménagement de l'espace rural et urbain une politique multifonctionnelle et multigénérationnelle intégrant la gestion des ressources naturelles, la gestion des déchets, l'autonomie et la sobriété énergétique, la réduction de l'empreinte écologique et la capacité de charge des territoires.

Pour en savoir plus voir «Terres d'avenir, pour un mode de vie durable » éditions Alphée. Paris. et le site internet : http://www.ecoregion.fr

 

Pour conclure, l'approche du comité de réflexion, mis en place en octobre 2009 à l'occasion des Entretiens de Millançay, essaie d'anticiper sur la situation inéluctable que nous allons connaître en matière de production alimentaire.

 

 La fin prévisible des énergies fossiles à bas coût entraîne, à l'échéance d'une ou deux décennies, la transformation radicale du modèle agricole dominant sur la planète avec une inversion de la rareté et de l'abondance expliquée par François Plassard , ingénieur agronome et docteur en économie spécialiste de la dynamique des territoires,  prospective et animation.

(Propositions altermondialistes éditions Yves Michel).

Les besoins les plus criants sont ceux de l'accès au foncier pour cultiver la terre et ceux d'une formation adaptée aux nouveaux enjeux,  pour les futurs agriculteurs gestionnaires des ressources et des territoires.

 

Dans cette perspective on peut affirmer sans chercher à être provocateur que l'enseignement agricole officiel est en partie obsolète et doit-être réformé de fond en comble pour apprendre aux nouveaux agriculteurs à utiliser mieux les fonctions naturelles et gratuites des écosystèmes et à se passer des artifices de la pétro-chimie comme ils seront contraints de le faire dans un avenir proche.  site internet : www.intelligenceverte.org

 

Le management d'une agriculture plus autonome et économe peut se résumer par les pratiques suivantes : économiser les intrants et les équipements, mutualiser les services et les moyens pour rendre les tâches plus attrayantes, valoriser la transformation et la vente directe à plusieurs avec des magasins collectifs, jouer sur les complémentarités et les synergies.

 

De la même manière, nous n'échapperons pas à une réforme des politiques foncières pour rendre la terre plus accessible à ceux qui la cultivent et leur permettre d'assurer la sécurité alimentaire des populations.

Là aussi il est possible de mutualiser des moyens pour acquérir des terres comme le propose

la Fondation « Terres de Liens » , d'installer et d'encadrer des jeunes candidats au retour à la Terre.   site internet : www.terredeliens.org

CONCLUSIONS :

 

Nous avons résumé dans ces quelques pages les grandes lignes d'un vaste chantier nécessaire à la métamorphose de notre modèle agricole et alimentaire.

Il ne peut se concevoir sans une réforme de nos comportements individuels et collectifs.

 

Mais une prise de conscience politique des décisionnaires s'impose pour une transition sans violence des objectifs économiques, sociaux et culturels.

 

Nous devons admettre que le salut du monde ne peut provenir que de la coopération des intelligences et non de leur compétition exacerbée. (J.F. Noubel l'Intelligence Collective)

 

Nous sommes mis au défi d'inventer un futur heureux dans la rareté et la sobriété. (Pierre Rabhi)

 

Si nous ne comprenons pas que nos intérêts particuliers sont d'autant mieux préservés que nos efforts s'exercent en priorité dans l'intérêt général, alors notre génération aura manqué le grand rendez-vous de l'Histoire auquel elle est conviée.

 

Il est urgent que la Terre redevienne notre « patrie commune » (Edgar Morin) et non un support inerte livré au pillage et à la spéculation...

 

Les grilles de lecture sont accessibles à tous les citoyens responsables et de bonne volonté, pour comprendre les signes annonciateurs du changement de paradigme :

 

(économie solidaire, éco-régions, éco-villages, jardins partagés, agriculture respectueuse de la nature et de la santé, gestion des écosystèmes, cantines scolaires, alimentation bio, commerce équitable, mutualisation des ressources, circuits courts, saisonnalité, relocalisation des activités, banques éthiques, micro-entreprises, commerce équitable…

 

Nous croyons  que l'une des rares possibilités d'atténuer les troubles et les souffrances prévisibles de la crise économique c'est d'accompagner la mutation profonde qu'elle impose vers un changement  d'objectifs et d'activités porteurs de sens et de lien social.

Quoi de plus fédérateur que d'assurer la sauvegarde de notre patrimoine commun La TERRE et de travailler à la satisfaction de nos besoins les plus élémentaires et quotidiens L'ALIMENTATION.

 

 Manger est un acte éminemment politique, car nous mangeons trois fois par jours et 365 jours par an. Nos millions de coups de fourchettes façonnent ainsi le monde dans lequel nous voulons vivre,  c'est-à-dire: un monde pacifique ou totalitaire si nous faisons référence à la manière forte avec laquelle on veut nous faire « ingurgiter » certaines technologies …

 

Seul le milieu rural, aujourd'hui offre une perspective de renaissance économique durable, et de création d'emplois non-délocalisables,  si l'on parle de protection de l'environnement, de préservation des ressources, d'économie d'énergie, de qualité des produits, de qualité des services, de sécurité, d'innovation, de développement soutenable, et plus généralement de qualité de la vie …

 

 

Il apparaît que le mouvement inverse du balancier de l'histoire qui a vidé les campagnes lors des « 30 glorieuses » est inéluctablement engagé dans le sens d'un RETOUR A LA TERRE.

 

Le Président de la République a déclaré lors du Congrès de Versailles, que les mesures favorables à l'environnement permettront de créer 600.000 emplois.

 

Nous pouvons affirmer que les mesures que nous préconisons pour développer les activités en milieu rural, peuvent rapidement créer plus d' 1 million d'emplois en France.

 

N.B. C'est  d'ailleurs le chiffre annoncé par un autre comité d'experts « le Groupe de La Bussière » officiellement investi en 2004 par le gouvernement d'une  mission de prospective sur l'Agriculture en 2025, dont nous rappelons que le Rapport a été occulté…

 

 

                                                ____________________________

 

 

 

Signataires : les membres du Comité de réflexion des «Entretiens de Millançay » (ordre alphabétique)

 

- Aucante Marieke et Pierre  réalisateurs TV. spécialisés  en agriculture et handicaps sociaux.

- Baronnet Brigitte et Patrick créateurs de la Maison Autonome, en Loire-Atlantique. Formateurs

   éducation à l'Environnement.

- Bailly Emmanuel ingénieur, auteur du concept d'Eco-régionalité – spécialiste d'aménagement des territoires..

- Carlier Agnès Ingénieur en hydraulique, créatrice d'une production autonome en Ile-de-France.

- Chalom Catherine fondatrice d'un réseau de production-distribution alimentaire Paris-Normandie.

- Chapelle Gauthier, biologiste, ingénieur agronome, directeur scientifique spécialiste du bio-mimétisme.

- Desbrosses Philippe Dr.es-Sciences Environnement, directeur du Centre Pilote Européen de Sainte-Marthe.

- Eraud Dominique médecin homéopathe acupunctrice, co-fondatrice de l'Association des Eco-médecines.

- Fomonot Jean-Yves et Pascale administrateurs du Centre Pilote de Formation Permanente, Ferme Bio de

   Sainte-Marthe « Vivre et Travailler Autrement » et administrateurs du site web « Intelligence Verte ».

- Gaudin Thierry Ingénieur Général des Mines, prospectiviste, Expert auprès de l'Union Européenne

- Gevaert Pierre Fondateur de l'Entreprise Lima et des organisations Belges d'Agriculture Biologique,

   auteur de plusieurs ouvrages d'expérience sur le Développement Durable, la crise alimentaire et les éco- .

   village. Président-Fondateur de l'ONG « Sahel-Service » aide aux agricultures vivrières en Afrique.

- Gouble Sandrine directrice de magasins Biocoop, formatrice éducation à la santé et à l'environnement.

- Goudin André  Conseil et Expertise Agro-Environnement – spécialiste du lupin protéagineux.

- Granier Nicolas avocat au barreau des Hauts de Seine Expert en  Droit international et Droit des affaires.

- Henckel Jean-Guy président fondateur des réseaux d'insertion et production «  Jardins de Cocagne »

- Plassard François ingénieur agronome, docteur d'Etat en économie, animateur des réseaux CIVAM.

   auteur de nombreux ouvrages sur l'agriculture durable, l'emploi, les éco-hameaux, le chèque temps-libre…

- Lachaume Samuel Consultant – Formateur en réglementations bancaires internationales.

- Léger Jacques Centre de formation de Sainte-Marthe, spécialiste de traction animale, produc. maraichère.

- Lestimé Jean-Yves, ingénieur horticulteur, fondateur de jardins partagés en insertion (Essonne)

- Lion Robert (ENA) directeur honoraire Caisse des Dépôts et consignation, président d'Agri-Sud  international.

- Maliet Patrick, Chef d'exploitation, spécialiste des productions  de semences potagères biologiques.

- Millet Séverine, juriste, écrivaine auteur de rapports sur la multifonctionnalité et « la stratégie du Colibri ».

- Nguyen Ngoc Hanh, médecin, DEA d'ethno-médecine pour éducation à la santé et à l'environnement.

- Noubel Jean-François coaching d'entreprise expert international en intelligence collective globale.

- Viveret  Patrick philosophe, magistrat honoraire de la Cour des Comptes de Paris. auteur du Rapport   

   gouvernemental  « Reconsidérer la Richesse »  co-fondateur des monnaies alternatives.    

- Wartena Sjoerd Président de la Fondation  « Terres de liens » pour l'achat de terres et installation de jeunes

  agriculteurs.

 

 

Crise : comment éviter la rechute ? Comment faire naître une nouvelle société ?



Début du message réexpédié :

Eva JOLY,

Députée européenne, Présidente de la Commission du Développement
et membre de la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen

vous invite au débat organisé le samedi 13 février

Crise : comment éviter la rechute ?
Comment faire naître une nouvelle société ?

Premier débat à Paris, en présence de :

M. Joseph STIGLITZ, Prix Nobel d'Economie
M. Edgar MORIN, 
Philosophe, Médaille d'or de l'Unesco

Mme Joyashree ROY, Chef du département de science économique à l'Université
de Jadavpur (Inde)

M. Marc DUFUMIER, 
Titulaire de la Chaire d'agriculture comparée et de développement 
agricole à l'Institut National Agronomique Paris-Grignon

M. Ronald JANSSEN, 
Economiste, Confédération Européenne des Syndicats
M. Pierre LARROUTUROU, 
Economiste, Président du Kaïros

Le samedi 13 février 2010 à Paris, Grande Arche de la Défense
de 9h30 à 12h30

ATTENTION PLACES LIMITEES

Demande d'inscription par email : demande13fevrier@gmail.com

> Pour plus de détails, téléchargez l'invitation


Fwd: INREES | Les rêves lucides chez les Indiens d'Amazonie




INREES - Institut de Recherche sur les Expériences Extraordinaires

De la vision au rêve lucide
Les rêves et les visions des Shipibo-Konibo vu par l'ethnologue Rama Leclerc 

AmazonieDepuis la nuit des temps, les humains rêvent toutes les nuits, un phénomène qui reste mystérieux malgré un intérêt scientifique croissant durant le XXème siècle. Depuis Freud et Jung, l'interprétation des rêves a évolué. Aujourd'hui, le neurologue américain Patrick McNamara et son équipe de chercheurs nous proposent une nouvelle approche qui montre que le rêve détient une grande fonction d'apprentissage puisqu'il permettrait notement d'intégrer les informations du moment afin d'explorer des solutions possibles aux problèmes de notre quotidien. Ces observations corroborent l'utilisation que font du rêve les peuples traditionnels... 

Chez les Shipibo-Konibo, on acquiert et renforce toutes sortes de savoir et de connaissances au cours du rêve, qu'ils soient d'ordre technique, artistique ou spirituel. Plus qu'une manifestation insignifiante, le monde du rêve nous révèle ainsi un gisement de possibilités infinies ! 

 Lire la suite de l'article 


Dimanche 28 Février : Les rêves lucides chez les Indiens d'Amazonie 

AmazonieL'INREES vous propose de découvrir les secrets et les mystères de la vie dans l'Univers en compagnie de Morvan Salez. L'astrophysicien vous fera tout d'abord plonger au coeur des mythes, des légendes, de la littérature et de la culture en général pour trouver les premières réflexions existantes autour de ce sujet, qui passionne l'Homme depuis son existence... 

 Découvrir l'atelier : Les rêves chez les Shipibo-Konibo 



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Fwd: 5 articles intéressants dans la sélection FNH d'aujourd'hui




Objet : 5 articles intéressants dans la sélection FNH d'aujourd'hui

 
Une revolution de nos relations avec la nature est essentielle
L'Iran envoie pour la premiere fois des animaux dans l'espace
Le partage avant tout pour les bonobo
 La Nasa va lancer l'observatoire SDO pour percer les secrets du soleil
L'ADN d'un homme vivant voici 4.000 ans au Groenland a livre ses secrets
 
ENVOYE PAR : Charlotte de Silguy

 
Citation du jour :  "La protection du vivant aura un effet direct sur le climat. La biodiversite fait partie de la solution, meme si ce n'est pas vu comme cela a l'heure actuelle. Les changements climatiques sont percus comme un probleme de technologie et d'energie. Ce n'est pas vrai. C'est un probleme ecologique, c'est un probleme fondamentalement environnemental. Les forets, les zones humides et les oceans ont une contribution essentielle a faire." Ahmed Djoghlaf, secretaire executif de la convention des Nations Unies sur la biodiversite
7- Entretien. "Une revolution de nos relations avec la nature est essentielle", Ahmed Djoghlaf, secretaire executif de la convention des Nations Unies sur la biodiversite, Liberte, Algerie, 03/02/10
Salim Koudil, envoye special a Paris
Le Dr Ahmed Djoghlaf, sous secretaire general des Nations unies et secretaire executif de la Convention des Nations unies sur la Diversite biologique, etait present a l'ouverture de la conference scientifique qui s'est deroulee du 25 au 29 janvier au siege de l'Unesco a Paris. Dans cet entretien, il donne les grandes lignes des nombreux rendez-vous programmes cette annee a travers plusieurs pays.
Liberte : Pourquoi une Annee internationale de la diversite biologique ?
Dr Ahmed Djoghlaf : L'etre humain depend de la biodiversite pour se nourrir, se loger, se chauffer, se soigner, se distraire. Bref, sans la biodiversite, il ne saurait y avoir de vie sur terre. Le message de l'Annee internationale des Nations unies est donc simple  et ne necessite aucun commentaire : la biodiversite, c'est la vie, c'est notre vie. Cependant, la perte de la biodiversite a atteint des niveaux inegaux qui menacent aujourd'hui les fondements meme de la vie sur terre en erodant la capacite de la planete a continuer a fournir ses biens et ses services que nous considerons de facon erronee comme acquis. Le taux de deperdition des especes serait aujourd'hui de 1 000 fois, oui 1 000 fois superieur au taux naturel d'extinction ! La perte de la biodiversite se trouve aussi aggravee par le rechauffement de la planete. Le rapport d'experts soumis par le secretariat a la reunion de Copenhague demontre avec force details que l'elevation d'un degre de la temperature de la planete entraine ipso facto l'extinction de 10% de la biodiversite animale et vegetale recensee. Le rapport du GIEC predit que 30% de la biodiversite risque de disparaitre avant la fin de ce siecle en raison des changements climatiques. Les 110 rapports nationaux, que le secretariat a recus a ce jour, identifient les changements climatiques comme l'une des principales menaces qui pesent sur la biodiversite. La vie sur terre est menacee, et il importe de creer une alliance mondiale pour proteger l'avenir de nos enfants. C'est pourquoi l'Assemblee generale des Nations unies a declare 2010 l'Annee internationale de la diversite biologique. Le but est de sensibiliser et d'engager toutes les parties prenantes, y compris les enfants d'aujourd'hui c'est-a-dire les citoyens de demain, dans la lutte pour la protection de la vie sur terre. 
Y a-t-il des raisons "speciales" pour le choix de cette annee 2010 et non une autre ?
Lors du sommet mondial pour le developpement durable, qui a eu lieu en 2002 a Johannesburg, en Afrique du Sud, les 110 chefs d'Etat et de gouvernement, qui ont convenu d'assurer une forte reduction de la perte de diversite biologique, ont choisi 2010 comme echeance. Un an auparavant, a Göteborg, en Suede, les chefs d'Etat de l'Union europeenne avaient decide de mettre fin a la perte de diversite biologique avant 2010. En 2006, l'objectif de 2010 relatif a la diversite biologique a ete integre dans les objectifs du  Millenaire pour le developpement. Cette meme annee, l'Assemblee generale des Nations unies a decide, sur la base d'une recommandation du secretariat endossee par les parties contractantes, de declarer 2010 l'Annee internationale de la diversite biologique, afin d'evaluer les progres realises dans la poursuite de cet objectif strategique et de tracer la voie du futur. Dans le meme mouvement, le secretariat a pris l'initiative de recommander une session speciale de l'Assemblee generale des Nations unies exclusivement consacree a la  biodiversite. Une sorte d'un sommet type Copenhague qui se tiendra a New York. On espere donc avoir plus de 120 chefs d'Etat ou de gouvernement, car la protection de la vie sur terre exige l'engagement personnel des chefs d'Etat. Nous avons reussi, depuis le sommet de Heiligendamm qui s'est tenu en juin 2007, a mettre la biodiversite a l'ordre du jour du G8. Elle le sera egalement en septembre. A ce jour, les celebrations de l'Annee internationale, qui ont eu lieu au Bresil, en Allemagne, au Japon, en Espagne, au Royaume-Uni, en Chine, en Inde et en Norvege, ont mobilise trois chefs d'Etat. On espere que cet evenement reussira a mobiliser tous les chefs d'Etat et de gouvernement, sans exception.
Quels sont les changements que vous esperez avec cette celebration de l'Annee internationale de la diversite biologique ?
Pendant la celebration de l'Annee internationale, une reunion de chefs d'Etat et de gouvernement, entierement consacree a la diversite biologique, sera convoquee en septembre a New York. Elle sera suivie d'une conference a Aichi-Nagoya qui devrait reunir plus de 10 000 participants. A Nagoya, un nouveau plan strategique 2011-2020 sera adopte par les 193 parties a la convention et leurs partenaires. Il comprendra une vision a l'horizon 2050 et un objectif de 2020 pour la diversite biologique, ainsi que des sous-objectifs et des mecanismes de mise en œuvre, de suivi et d'evaluation. Ce plan strategique mondial sera accompagne d'un plan strategique sur les villes et la biodiversite et d'un plan strategique sur la cooperation Sud-Sud pour le developpement et la reduction de la pauvrete. De 2011 a 2012, le plan strategique sera integre dans les strategies et plans d'actions nationaux pour la diversite biologique de toutes les 193 parties a la convention, avec l'engagement des parlementaires. L'elaboration et la mise en œuvre de ce plan seront realisees avec la participation active de toutes les parties prenantes, y compris les chefs d'Etat, les ministres de l'Environnement, les ministres du Deve-loppement, les maires, les parlementaires, les ONG, les peuples autochtones, les communautes locales, les jeunes, les enfants et, bien sur, le milieu des affaires. Cela ne sera pas possible sans le soutien de chaque citoyen sur terre. Nous esperons donc que cet evenement inedit dans les annales des Nations unies soit le point de depart d'un nouveau paradigme entre l'homme et la nature base sur le respect de la vie, de toute forme de vie sur terre. C'est l'objectif de l'Annee internationale, concue non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen idoine au service d'une cause, celle de proteger la vie sur terre.
Selon la deuxieme edition du rapport "Perspectives mondiales de la biodiversite", il est presque impossible de realiser l'objectif de 2010. Cette affirmation vous semble-t-elle encore correcte ?
La deuxieme edition des "Perspectives mondiales de la biodiversite" a, certes, indique que l'objectif de 2010 serait difficile a atteindre, a moins que la communaute internationale ne redouble ses efforts. La troisieme edition des "Perspectives", qui sera publiee en mai prochain, montrera, en effet, que nous n'avons pas reussi a atteindre cet objectif. Cette evaluation est fondee sur les 110 rapports nationaux soumis a ce jour par les parties contractantes ; nous attendons encore 83 rapports qui devraient nous parvenir avant la fin mars.
L'evaluation souligne la necessite imperieuse d'une nouvelle strategie pour la diversite biologique fondee sur les enseignements du passe et l'engagement collectif et individuel de preserver la vie sur terre, en nous comportons de maniere differente entre nous les hommes et dans notre relation ombilicale avec la nature. Comme a dit Albert Einstein : "Nous ne pouvons pas resoudre les problemes du present en ayant recours aux modes de pensee qui en ont ete a l'origine."
Les citoyens ont evidemment un role a jouer dans la promotion de la conservation et de l'utilisation durable de la biodiversite, mais, concretement, que peuvent-ils faire ? 
Tous les citoyens doivent s'engager dans la bataille pour preserver la vie sur terre. Une revolution de nos relations avec la nature est essentielle : nous devons apprendre, ou plutot nous devons reapprendre, a vivre en harmonie avec notre environnement. A cette fin, la premiere chose que les citoyens peuvent faire est de nous aider a formuler la strategie pour la diversite biologique de l'apres-2010 en contribuant activement a notre conference mondiale electronique sur la biodiversite, qui a ete lancee en novembre de l'annee derniere et qui sera close en juillet. C'est la conference des citoyens du monde, ouverte a toutes et a tous dans les six langues officielles des Nations unies ainsi qu'en japonais. La conference est accessible sur le site <http://www.cbd.int/aniec2010>
La deuxieme chose, les citoyens doivent contribuer a la realisation des objectifs de l'Annee internationale de la diversite biologique en se renseignant sur la biodiversite, en partageant leurs connaissances avec les gens autour d'eux et en nous envoyant leurs reussites en matiere de conservation a l'adresse : <iyb2010@cbd.int>, afin que nous puissions les partager avec le reste du monde.
La troisieme chose qu'ils doivent faire est d'eviter le gaspillage des ressources y compris hydriques et preparer les generations montantes. Les jeunes se doivent de s'engager a faconner leur avenir. Ils doivent cesser d'etre les observateurs du faconnement de leur destin en devenant des acteurs du mouvement mondial de la Vague Verte (l'adresse du site est : <http://greenwave.cbd.int/fr/accueil>) dont l'objectif est de creer une chaine de solidarite humaine de tous les enfants du monde autour du symbole meme de la vie, a savoir : l'arbre. 
Quel sera le sujet de la prochaine Annee internationale, soit en 2011 ?
L'Assemblee generale des Nations unies a declare 2011 l'Annee internationale des forets dans le but de soutenir les efforts deployes pour promouvoir la conservation, la gestion et le developpement durables des forets dans le monde entier. Les forets font partie integrante du developpement durable mondial : les activites economiques liees a la foret influencent les moyens de subsistance de 1,6 million de personnes dans le monde, les forets fournissent des avantages socioeconomiques et sont le fondement des savoirs autochtones.
En tant qu'ecosystemes, les forets jouent un role primordial dans l'attenuation des effets des changements climatiques et dans la protection de la diversite biologique. Or, malgre l'importance des forets, 350 km2 du couvert forestier mondial disparaissent chaque jour, bien que 80% de la diversite biologique soient abrites par celui-ci. 2011 nous offre donc l'occasion de mettre a profit l'impulsion qui aura ete creee pendant l'Annee internationale de la diversite biologique. 2012 coincidera avec le vingtieme anniversaire de l'ouverture a la signature de la Convention des Nations unies sur la diversite biologique et la Conference Rio+20.
Ce sera donc l'annee des synergies entre les trois conventions de Rio, a savoir la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la desertification et la Convention des Nations unies relative a la vie sur Terre.
_____________________________________________________________________________________________________________
8- Le partage avant tout pour les bonobos, Cordis Nouvelles pour Europa, 03/02/10
Les hommes gagneraient beaucoup a prendre exemple sur la generosite des bonobos. Deux nouvelles etudes americaines montrent que, contrairement aux autres primates, les bonobos partagent toujours, meme lorsqu'il s'agit de nourriture. Les resultats des recherches s'inscrivent dans le cadre du projet TWOPAN («Genomic and phenotypic evolution of bonobos, chimpanzees and humans») finance par l'UE et sont publies dans la revue Current Biology.
Les chercheurs expliquent que les humains et d'autres primates, et particulierement les chimpanzes, deviennent tres egoistes avec l'age. Les bonobos font exception a la regle. Le plus etonnant dans leur comportement altruiste est qu'il est naturel, contrairement aux humains qu'il faut eduquer au partage.
Dans ces etudes recentes menees par des chercheurs de l'universite Duke de la Caroline du Nord et de Harvard dans le Massachussetts (Etats-Unis), il apparait que les bonobos, qui apparemment n'ont jamais appris a etre egoistes, different enormement des chimpanzes qui, avec l'age, sont prets a tout pour obtenir ce qu'ils desirent (meme si cela implique de reveler leur cote sauvage).
Les chercheurs ont evalue les comportements de partage de nourriture et d'inhibition sociale chez les bonobos et les chimpanzes de deux sanctuaires africains: le sanctuaire de Tchimpounga en Republique du Congo et le sanctuaire de Lola ya Bonobo pres de Kinshasa, en Republique democratique du Congo.
Selon les chercheurs, les modeles de developpement qui representent les modes de vie historiques de ces deux especes pourraient expliquer les differences constatees dans leur comportement.
Les bonobos et les chimpanzes ont ete places ensemble dans une enceinte de Tchimpounga avec de la nourriture. Les chercheurs ont constate que les jeunes bonobos et chimpanzes n'avaient aucun probleme a partager, ce qui n'etait pas le cas des chimpanzes plus ages. Au Lola ya Bonobo, on a donne a un groupe de bonobos de la nourriture, et enferme l'un d'eux derriere une grille, le laissant observer ses comperes. Comme le veut la tradition des bonobos, ces derniers ont choisi d'ouvrir la grille et de partager leur nourriture avec leur ami.
«Un chimpanze ne ferait jamais ca», explique le professeur Brian Hare du departement d'anthropologie evolutionnaire a l'universite Duke. «Les chimpanzes aident leurs compagnons, mais des qu'il s'agit de nourriture, il en est hors de question.»
Les bonobos donnent l'impression de vivre dans une sorte de «monde de Peter Pan», dit-il, «ou ils ne grandissent jamais et ils partagent.»
Les chercheurs pensent que la generosite des bonobos s'explique par l'abondance relative de leur environnement. Les bonobos, contrairement aux chimpanzes et aux gorilles, n'ont pas besoin de se battre chaque jour pour trouver de quoi se nourrir.
«Certaines differences chez ces adultes semblent deriver de differences au niveau du developpement», explique Victoria Wobber, auteur principale de l'une des recherches. «L'evolution a agi sur le developpement de leur cognition.»
Lorsqu'il s'agit de demander de l'aide, les chimpanzes s'y prennent rapidement, ce qui n'est pas le cas des bonobos. Le professeur et co-auteur Richard Wrangham de Harvard declare que les chimpanzes les plus jeunes doivent apprendre a soigneusement choisir l'adulte vers lequel se tourner, car les chimpanzes vivent dans une societe dans laquelle s'accaparer la nourriture est un privilege reserve aux plus hauts places dans la hierarchie.
Cela ne veut pas dire que les bonobos sont simples d'esprit, mais seulement qu'ils n'ont pas autant d'experience dans la facon et le moment de choisir et d'approcher un singe pour quemander de la nourriture.
Le projet TWOPAN a recu plus de 2 millions d'euros au titre du domaine des subventions avancees du Conseil europeen de la recherche (CER) du septieme programme-cadre (7e PC). Ce projet d'une duree de cinq ans devrait s'achever en 2014, et a ete conduit par la societe Max Planck pour l'avancement des sciences en Allemagne.
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9- L'Iran envoie pour la premiere fois des animaux dans l'espace, AFP, 03/02/10
Teheran (AFP) - 19:17 - L'Iran a envoye pour la premiere fois dans l'espace des animaux vivants mercredi a l'occasion du 31e anniversaire de la Revolution islamique, un acte qualifie de "provocation" par Washington mais qui lui permet de reaffirmer ses ambitions technologiques et spatiales.
"L'Iran a teste avec succes la fusee spatiale Kavoshgar-3, de fabrication locale, portant une capsule experimentale", a indique la television d'Etat en precisant que celle-ci transportait "des animaux vivants".
La television a montre des images de l'interieur de cette "capsule", envoyees selon elle depuis l'espace, contenant plusieurs animaux dont un rat, des tortues et des vers.
Elle a egalement montre des images de la fusee en vol prises apparemment depuis cette capsule.
Les responsables iraniens n'ont pas donne de details sur la fusee Kavoshgar-3, mais, selon les images diffusees, il s'agit d'une fusee de petite taille lancee a partir d'une plate-forme autotractee.
"Le fait que des etres vivants soient envoyes dans l'espace, qu'on fasse des experiences sur eux et qu'ils reviennent ensuite sur terre est une grande chose", a declare le president Mahmoud Ahmadinejad lors d'un discours retransmis en direct par la television.
Il a affirme que l'envoi d'animaux vivants dans l'espace etait une premiere etape. "Nos scientifiques iront dans l'espace pour faire de l'observation", a-t-il affirme.
M. Ahmadinejad a ajoute que ces "succes" etaient le fruit de la victoire de la Revolution islamique il y a 31 ans.
Il a egalement affiche les ambitions de l'Iran dans le domaine spatial: "Nous allons envoyer un satellite a 500 kilometres. Les etapes suivantes sont 700 et 1.000 km. Chacun sait qu'atteindre une orbite de 1.000 km permet ensuite d'atteindre toutes les orbites".
Les autorites iraniennes ont egalement presente une nouvelle fusee spatiale en cours d'assemblage, baptisee Simorgh (Phoenix).
Simorgh, longue de 27 m pour un diametre de 2,5 m, pese 85 tonnes et possede quatre moteurs. Elle est destinee a mettre d'ici deux ans un satellite de 100 kilos sur une orbite de 500 km, a precise le ministre de la Defense, le general Ahmad Vahidi, lors des ceremonies.
Les Etats-Unis et la France ont deplore le lancement effectue mercredi.
"Un lancement comme celui-la est evidemment un acte de provocation", a estime un porte-parole de la Maison Blanche.
Paris a exprime sa "grande preoccupation", relevant que les "lanceurs spatiaux et les missiles balistiques utilisaient des technologies communes".
Les Occidentaux avaient deja exprime par le passe leurs inquietudes, estimant que les capacites spatiales de l'Iran pouvaient etre utilisees a des fins militaires.
Les precedents lancements d'une fusee de type Kavoshgar avaient eu lieu en fevrier et novembre 2008.
L'Iran avait par ailleurs place en orbite son premier satellite, baptise Omid (espoir), a l'aide de sa fusee Safir-2 a l'occasion du 3Oe anniversaire de la Revolution islamique le 2 fevrier 2009.
Mercredi, Teheran a egalement officiellement devoile trois nouveaux satellites en construction ou en projet. Il s'agit de deux satellites d'observation, "Tolou" (Aurore) et "Navid" (Promesse), dont la mission est de prendre des photos de la terre.
"Tolou est un satellite de 100 kilos et doit etre place sur orbite a 500 km d'altitude dans environ trois ans", a declare le general Vahidi.
Le troisieme satellite, Mesbah-2, est un satellite de telecommunications en orbite basse.
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19- La Nasa va lancer l'observatoire SDO pour percer les secrets du soleil, AFP, 09/02/10
Cap Canaveral (Etats-Unis) (AFP) - 12:08 - La Nasa s'apprete a lancer mercredi l'observatoire solaire "Solar Dynamics Observatory", ou SDO, pour mieux comprendre les activites du soleil ainsi que leur impact sur la Terre et son climat.
Le lancement est prevu a 15H26 GMT (10H26 locales) de Cap Canaveral, en Floride, a bord d'une fusee Atlas V de United Launch Alliance, un partenariat reunissant les deux geants aerospatiaux Boeing et Lockheed Martin.
La mission, qui doit durer cinq ans et couter 848 millions de dollars, va permettre de fournir en continu une masse de donnees et d'images du soleil sans precedent, qui devrait lever le voile sur son complexe fonctionnement interne, en particulier sur son champ magnetique.
"L'observatoire SDO est le fondement de la recherche solaire de la prochaine decennie", souligne Richard Fisher, directeur de la division d'heliophysique de la Nasa.
Le satellite de 3,2 tonnes, qui sera place sur une orbite geosynchronisee a quelque 35.000 km de la Terre, devrait permettre de determiner la duree du prochain cycle du soleil - celui-ci est en moyenne de 11 ans - et de savoir s'il est possible de predire quand des vents solaires violents charges de particules a haute energie frapperont notre planete.
Ces vents peuvent perturber le fonctionnement des satellites, des systemes de distribution electrique, voire etre dangereux pour des astronautes dans l'espace.
"Le soleil affecte notre vie quotidienne de plus en plus alors que nous dependons desormais de nombreuses technologies" comme les systemes de transmissions radio a haute frequence et le GPS pour la navigation, explique Dean Pesnell, un scientifique du Centre des vols spatiaux Goddard de la Nasa.
"La plupart des effets proviennent du champ magnetique du soleil, qui change constamment, et les instruments a bord du satellite SDO sont concus pour etudier ce champ magnetique (...) et la facon dont il affecte la Terre", ajoute-t-il.
Trois instruments vont permettre de scruter et mesurer les activites solaires.
Le telescope Atmospheric Imaging Assembly (AIA) va produire des images haute resolution du Soleil et de son atmosphere.
Le Helioseismic and Magnetic Imager (HMI) est capable de voir a l'interieur du soleil pour mesurer les mouvements de plasma generant les champs magnetiques.
Enfin, le Extreme Ultraviolet Variability Experiment (EVE) mesurera la quantite d'energie emise par le soleil dans ses rayonnements ultraviolets extremes, qui sont absorbes par l'atmosphere terrestre et ne peuvent donc etre mesures depuis le sol.
Ces instruments permettront d'etudier les relations entre l'activite magnetique interne du soleil et les effets a sa surface ainsi que sur notre planete, precise Madhulika Guhathakurta, responsable scientifique du SDO a la Nasa.
"Ces avancees produiront des donnees scientifiques qui feront mieux comprendre le fonctionnement du soleil et conduiront a la mise au point d'instruments capables de predire ses comportements", ajoute Liz Citrin du Centre des vols spatiaux Goddard.
Le SDO pourrait aussi aider a savoir si une longue inactivite solaire risque de plonger la Terre dans une periode prolongee de refroidissement.
De 1645 a 1715, l'Europe et l'Amerique du Nord ont subi des hivers tres froids. Durant cette periode, tres peu de taches solaires ont ete observees et les scientifiques se demandent si ce "petit age glaciaire" pourrait etre le signe d'une relation entre une inactivite solaire prolongee et des variations du climat terrestre.
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21- L'ADN d'un homme vivant voici 4.000 ans au Groenland a livre ses secrets, AFP, 10/02/10
Paris (AFP) - 18:34 - Il a suffi de quelques cheveux prisonniers du sol glace du Groenland pour que les nouvelles techniques de sequencage permettent de decrypter les secrets de l'ADN blotti au coeur des cellules d'un homme ayant vecu voici 4.000 ans, selon une etude publiee mercredi.
Cet homme appartenait a la culture Saqqaq, la premiere connue au Groenland; il avait probablement des yeux bruns, une peau brune, des cheveux fonces et epais et un risque accru de calvitie, resume Eske Willerslev (Universite de Copenhague) qui a conduit ces travaux.
D'apres l'analyse de son ADN, ce paleo-esquimo genetiquement adapte aux froides temperatures aurait cependant encouru un risque d'otite a cause d'une cire trop seche dans les oreilles, a precise M. Willerslev lors d'une audio-conference.
"Jusqu'a present, aucun genome d'un etre humain du passe n'a ete publie", les seules donnees disponibles concernant une infime portion, "quelques milliers de bases, de l'ADN d'un unique Neanderthal", soulignent Eske Willerslev et ses collegues.
Pour l'homme ayant vecu voici 4.000 ans au Groenland, c'est 79% d'un genome comprenant 3 milliards de paires de bases (ou motifs chimiques elementaires) qui ont pu etre sequences, grace a "l'excellente conservation de l'ADN" dans le sol gele.
L'analyse du genome a concerne les chromosomes blottis dans le noyau des cellules humaines (y compris celles des cheveux), ainsi que la petite fraction d'ADN des mitochondries, d'anciennes bacteries devenues les centrales a energie de nos cellules.
Grace aux nouvelles techniques, le sequencage de la double helice d'ADN des cheveux, retrouves dans le permafrost du Groenland, a pu etre verifie vingt fois, alors que lors du decryptage du genome humain, l'operation n'avait ete faite que dix fois.
Cela a permis d'identifier, sur le long fil d'ADN, plus de 350.000 variations ponctuelles (une base a la place d'une autre) riches en information sur l'origine de l'homme du Groenland. L'ordre dans lequel se succedent les quatre bases (Guanine, Adenine, Cytosine, Thymidine) determine le programme genetique qui varie d'un individu a l'autre. Certaines variations sont plus frequentes dans une population donnee.
Le groupe sanguin (A+) et certaines caracterisques genetiques de l'homme du Groenland ont montre, selon les chercheurs, qu'il serait issu d'un groupe humain venu de Siberie voici 5.500 ans, c'est-a-dire quelque 200 generations avant sa naissance.
"Les populations contemporaines les plus proches auxquelles il est associe ne sont en fait pas les Inuits ni les Groenlandais ni les Indiens d'Amerique, mais trois populations du Nord-Est de la Siberie": les Nganassans, Koryaks et Tchouktchis, souligne M. Willerslev.
La migration entre l'Ancien et le Nouveau monde se serait produite voici 5.500 ans, en traversant le Detroit de Bering pris par les glaces, a moins que ce soit en bateau. "Personne ne sait, peut-etre ont-ils fait les deux", concede le chercheur.
L'ADN retrouve etait de bonne qualite. Seulement 0,8% avait pu etre "contamine" par un autre ADN humain plus recent, selon les chercheurs.
Par ailleurs, au sein d'un cheveu, l'ADN est mieux preserve des champignonss ou bacteries, relevent dans un commentaire deux experts de l'universite australienne de Griffith.
Le "prochain defi technique sera de sequencer le genome d'un homme du passe provenant d'un materiau autre que les regions du permafrost", par exemple des momies, concluent les chercheurs. Ils estiment que cela representera une avancee majeure pour la paleogenomique.
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