samedi 6 décembre 2008

Bénédicte Fumey : Crise financière/crise écologique/ systeme monétaire....


1/ «Financière ou environnementale: on doit résoudre toutes les crises en même temps»
 VIDEO Dialogue entre Daniel Cohn-Bendit, député Vert européen et Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE à propos de l'impact de la crise financière sur la crise environnementale.
 
 
2/ Jetons les bases d'un Bretton Woods du carbone ! »
Pour Patrice Hernu, administrateur de l'Insee, une réforme financière mondiale n'empêchera pas la résurgence de crises encore plus profondes. Il en appelle à une refonte globale du système monétaire qui prenne en compte les aspects énergétique et climatique.

Les prochaines négociations du G20 peuvent-elles aboutir à la mise en place d'un système financier international sain et durable ?
Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Si l'on veut diminuer le risque d'une crise globale, telle qu'on la vit actuellement, il ne faut pas uniquement réformer le système financier. Car la source du mal ne vient pas des subprimes mais du ralentissement de l'activité aux Etats-Unis, lui-même provoqué par l'envolée des prix du pétrole. La croissance américaine est compromise car elle n'a plus l'opportunité de mobiliser l'énergie et les matières premières en quantités suffisantes. Dès lors, la crise financière et la crise de énergie sont liées et elles ne se résorberont qu'avec un accord entre les pays industriels et les possesseurs de ressources. Une réforme financière stricto sensu ne peut stabiliser durablement l'économie mondiale.
Que préconisez-vous ?
La première chose à faire est de coordonner les futures discussions monétaires et financières avec l'agenda de l'après Kyoto. Et le carbone doit être le point central de ce rapprochement. Présent dans le pétrole, le gaz et le charbon, il est le carburant de l'économie mondiale, mais aussi le problème numéro 1 du climat puisqu'il est la source principale des gaz à effets de serre. Régulons donc les quantités de carbone sur le marché si l'on veut instaurer un système durable, assurant à la fois le développement économique et la protection de l'environnement. Jetons les bases d'un « Bretton Woods du carbone » !
C'est à dire ?
Le principal défi est d'encourager les pays possesseurs de ressources carbone à en limiter l'utilisation. Or ce sont ces mêmes pays qui en ont le plus besoin pour accroître leur développement. La Chine en premier lieu. Il faut donc les y inciter en faisant en sorte qu'ils y trouvent un gain. Une des voies possibles est d'intégrer la valeur du carbone dans les devises. Ainsi, plus un pays s'abstient d'exploiter son carbone, plus sa monnaie s'apprécie et plus la confiance des investisseurs augmente.
L'idée d'un « Bretton Woods du carbone » n'est-elle pas utopique à l'heure actuelle ?
Ici et là, des initiatives sont prises. L'Europe tente de mettre au point un paquet climat-énergie. Et les conseillers de Barack Obama évoquent un « Green New Deal ». Mais cela reste très insuffisant. Les grandes puissances doivent se rendre à l'évidence que si rien n'est entrepris, d'autres crises feront leur apparition ; des crises d'une ampleur bien supérieure à celle actuelle.
 

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